Beyoncé et Jay-Z se payent le Louvre pour «Apershit»
L’engouement autour de Beyoncé et de Jay-Z est planétaire. Ces dernières années, le couple de chanteurs a créé un vrai empire dans le monde de la musique. Et ce règne s’accentue lorsque The Carter s’offre le Louvre pour un tournage, en juin 2018. Quoi de mieux qu’un des musées les plus célèbres au monde pour annoncer un nouvel album? Avec «Everything Is Love», les artistes ont placé la barre très haute. Le clip de «Apeshit» est monumental. Plus d’un an après sa publication sur la Toile, la vidéo cumule plus de 183 millions de vues. Et pour cause, ce dernier est grandiose. Les premières notes du morceau résonnent et l’on découvre les deux amoureux au milieu des œuvres d’art qui ont marquées l’histoire.
Une succession de scènes où Beyoncé et Jay-Z s’imposent dans le musée parisien. Le tournage de cette vidéo est d’autant plus surprenant que personne ne se doutait de ce projet. Dès sa sortie, tout le monde se demande comment ils ont réussi à garder le secret aussi longtemps. D’autant plus que ce n’est pas chose facile de réserver le Louvre pour des projets personnels… Pouvoir tourner dans ce genre d’endroit est inestimable. Enfin presque. En temps normal, pour poser ses caméras sur le sol du musée, il faut débourser environ 18 000 euros. Pour The Carter, le prix a été différent. En tout, ils ont payé 40 000 euros pour pouvoir filmer deux soirs de suite dans de nombreuses salles, aménagées différemment pour le clip. Par an, seulement 500 tournages sont autorisés. En 2018, celui de Beyoncé et Jay-Z en a donc fait partie.
Mais comment ont-ils eu cette folle idée? Depuis toujours, l'interprète de «Bigger» et Jay-Z adorent Paris. Que ce soit pour leurs tournées à répétition ou pour un simple voyage en amoureux, les artistes sont tombés sous le charme de cet endroit. Lors de leur dernière visite avant de tourner ce fameux clip, l’envie de réaliser une vidéo dans le musée leur a traversé l’esprit. Sans plus attendre, The Carter ont alors contacté les personnes en chargent des autorisations de tournage pour savoir si leur demande pouvait aboutir. A leur grande surprise, aucune objection n’a été émise à ce sujet. Le couple a donc réfléchi pendant plusieurs jours aux tableaux qu’ils pouvaient faire dans l’enceinte de l’établissement.
Chaque chorégraphie a été répétée à la perfection. De ce fait, le Jour-J, tout le monde était prêt et opérationnels, sachant que le temps leur était compté. Filmant de nuit, les équipes devaient être en place le plus rapidement possible afin de réaliser plusieurs prises s’il le fallait. Au bout de ces deux jours, le résultat escompté était là. A la sortie du clip de «Apeshit», le succès était au rendez-vous.
Beyoncé et Jay-Z montrent le Louvre sous un autre angle
Considérés comme des monuments de la musique, celle qui prête sa voix à Nala dans le remake du «Roi Lion» et sont mari ont osé affronter les plus grandes œuvres d’art au monde. Des scènes filmées qui ont toutes un sens caché. Le couple The Carter ont revisité l’histoire à travers «Apeshit» en montrant un autre point de vue que celui qui est exposé dans le Louvre. La première apparition du couple de chanteurs se fait devant un tableau connu dans le monde entier. D’ordinaire, cette toile est inaccessible.
Il faut pouvoir jouer des coudes pour éviter toutes les personnes qui veulent prendre en photo cette célèbre femme. «Apeshit» débute et Beyoncé et Jay-Z se retrouvent seuls face à La Joconde. Les icônes de la pop défient le spectateur du regard, avant de se tourner vers la femme peinte. Le tableau sera une nouvelle fois évoqué plus tard dans le clip, où un couple afro-américain se coiffe. Une scène marquante lorsque l’on sait à l’époque où toutes ces toiles ont été peintes, les scènes de toilette étaient beaucoup représentées, alors que les personnes noires presque pas.
Autre scène symbolique, celle où The Carter sont vêtus uniquement d’habits blanc. Devant la statue «La déesse de la Victoire», le couple montre au monde entier leur réussite. Les danseurs, situés sur les marches plus bas, semblent se réveiller lorsque les paroles «I can’t believe we made it/Je n’arrive pas à croire qu’on l’ait fait » retentissent. Plus tard, Jay-Z pose devant «Le Radeau de la Méduse». L’œuvre représente une embarcation en plein naufrage. A l’époque cette dernière fait scandale car des naufragés noirs sont représentés. Devant, le rappeur américain symbolise l’insurrection contre l’esclavage à l’époque.
Beyoncé et Jay-Z mènent la danse pendant plus de six minutes de clip. Queen B fait également référence à un autre tableau, qui à l’époque a révolté l’opinion publique. «Portrait d’une femme noire» est une œuvre signée Marie-Guillemine Benoist. Outre le fait qu’une peintre ait réalisé ce tableau, la toile suscite de l’engouement. En 1800, cette artiste a voulu montrer aux yeux de tous que l’esclavage était aboli. Pour se faire, elle a dessiné cette jeune femme, alors domestique dans la maison de son frère, comme les autres femmes de la haute société étaient montrées en toil. Un emblème que Beyoncé a reproduit en adoptant la même posture de son modèle.
Beyoncé et Jay-Z relancent la culture au Louvre
La vidéo étant vue des millions de fois, «Apeshit» a suscité la curiosité de nombreuses personnes. Le Louvre, déjà mondialement connu, a vu ses visites augmentées depuis la sortie du clip. Beyoncé et Jay-Z sont devenus des références de la pop-culture, notamment chez les jeunes. Voyant leurs idoles en train de raconter leur histoire au milieu de toutes ces œuvres, le musée a pris de nouvelles initiatives pour les intéresser à la culture d’une façon différente. Plusieurs visites ont été organisées en retraçant le parcours des artistes à travers le musée. Des guides, présents pendant les tours, sont là pour partager leurs connaissances en matière d’art, tout en gardant le fil conducteur: The Carter. En regardant les œuvres filmées pour leur vidéo, les visiteurs apprennent de façon ludique l’histoire qui se trouve derrière. Une belle façon de redonner goût à la culture. Et ce grâce à Beyoncé et Jay-Z.