« Houston Texas Baby ! ». Ce gimmick vous dit quelque chose ? Beyoncé revendiquait fièrement ses origines dans « Who Runs the World ». Car pour ceux qui l’ignorent encore, Queen Bey et une texane pur jus et ne s’en cache pas. Et si dans sa musique on a mis un peu de temps à l’entendre, elle n’a pas hésité à l'afficher dès ses débuts dans ses choix vestimentaires. Pour rappel, en 1999, elle arborait fièrement un chapeau de cow-boy rouge sang assorti d'une paire de jeans étoilée pour le clip de « Bug A Boo ». En 2001, la belle et ses copines des Destiny’s Child portaient également un look western à travers leurs pantalons à frange bleus électriques et leurs chapeaux argents. Ce dernier accessoire ayant récemment refait surface dans la garde robe de Beyoncé.
Et au-delà de l’apparence, l’interprète de « Single Ladies » n’a jamais oublié d’où elle vient. Elle s’est notamment produite à deux reprises sur la scène du Houston Rodeo, la première avec les Destiny’s Child pour interpréter « Sail On », et la seconde, une fois sa carrière solo lancée. Et à la surprise générale, c'est sur le dos d’un palomino que la belle était alors montée sur la scène du festival. Mais même s’il faut faire preuve de patience pour revoir ces clins d’œil à sa ville natale, Beyoncé ne déçoit pas lorsqu’elle le fait en 2016 avec le fameux album « Lemonade ».
« Lemonade », l'album de la polyvalence
« My Daddy Alabama, Mama Lousiana ». Avec ce refrain, Beyoncé ouvre les portes de sa nouvelle ère lors du Super Bowl en 2016. Une nouvelle période qui signifie forcément un nouvel album : « Lemonade » : une sacrée claque musicale. Beyoncé touche à tous les genres, tantôt rappeuse, tantôt chanteuse de reggae, rien n’arrête la jeune maman, mais un titre pourtant crée la surprise. Un peu moins populaire que « Formation » ou « Hold On », « Daddy’s Lessons » est la véritable surprise de cet album. Pour ce titre en forme d’hommage à son père et à leurs souvenirs communs, Beyoncé s’associe à Diana Gordon pour produire son premier morceau carrément country. « Je suis venue au monde, petite fille à son papa/Et papa a fait de moi un soldat », chante-t-elle sur des airs de guitare agrémentés de coups de pied et d'applaudissements.
Le producteur Alex Delicata, qui a également travaillé sur le projet, a confié à Rolling Stone qu’il avait composé quelques arrangements de guitare avant que Beyoncé ne mette la main pour modeler le titre et lui donner la forme qu’on lui connait. Une parenthèse country plus que bienvenue qui s’ajoute à la liste des multiples registres auxquels la chanteuse s’est essayée avec succès. En 2021, elle sort une Ivy Park Rodeo, la nouvelle collection de sa marque de streetwear ouvertement inspirée du style des cow-boys avec les fameux chaps en jean des cow-boys Afro-Américains. « Nombre d'entre eux étaient à l'origine des cow-boys, qui ont été victimes d'une grande discrimination et étaient souvent contraints de travailler avec les chevaux les plus mauvais et les plus capricieux », avait-elle expliqué au Harper Bazaar au sujet de cette collection qui avait des airs de retour aux sources et de devoir de mémoire. Et même si certains ont, à tort, pu croire qu’elle comptait s’arrêter là, Queen Bey a décidé de remettre ses boots de cow-boy et son Stetson pour de bon.
Beyoncé relance l'ère de la black country
Début février, l’interprète de « My House » a bel et bien enfilé un immense Stetson blanc pour la cérémonie des Grammys 2024. Un élément qui l’a accompagné toute l’année au cours du Renaissance Tour, puisqu’il est devenu le véritable accessoire indispensable de tout fans qui se respecte. Alors, après avoir déchainé les beyhive à travers le monde avec son album « Renaissance » aux sonorités house, l’épouse de Jay-Z a de nouveau cassé Internet avec une grande nouvelle.
Et quoi de mieux pour la tenante du record de Grammys (32 gramophones) que d’annoncer la sortie de son nouvel album le soir du Super Bowl, l'un des événements télévisés les plus suivis au monde. Et le coup d’envoi de cette nouvelle ère se fait avec deux nouveaux singles « Texas Hold’Em » et « 16 Carriages ». L’artiste aux multiples chapeaux annonce la courleur, le thème de son fameux « Act II » sera la country. Le style musical en vogue, dont la superstar Taylor Swift est issue et que des artistes comme Luke Combs et sa reprise de « Fast Car », de Tracy Chapman, mettent sur le devant de la scène.
Et quant aux raisons qui ont poussé Beyoncé à donner à son futur album cette orientation, les fans ont déjà la réponse. Selon eux, la reine a décidé de se réapproprier les genres musicaux nés de la culture afro-américaine. Après la ball culture des années 70, elle fait place aux origines profondément enfouies dans la culture noire de la country. Souvent négligée ou marginalisée, la population afro-américaine joue pourtant une belle part dans l’élaboration des sons et discours de ce genre musical associé généralement à l’Amérique blanche.
Message reçu, Beyoncé marque à nouveau la tendance. Preuve de l’impact de ce choix musical en forme de revendication, la radio country KYKC a refusé de diffuser les titres de la chanteuse à leur sortie, avant de faire machine arrière devant le mécontentement des fans. Dorénavant, c’est à bord de son fameux taxi jaune que Beyoncé poursuit sa route et se place en tête du classement Billboard Country. Une première pour une femme noire et d'ores et déjà une réussite. Le 29 mars, date annoncée de la sortie de son nouvel album, s’annonce prometteur.