On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais ce dont on est sûr, c'est que le nouvel album de Bad Bunny est enfin là. Avec « Nadie Sabe Lo Que Va a Pasar Mañana », le chanteur portoricain abandonne le reggaeton qui lui a permis de propulser sa carrière pour retrouver la trap latine de ses débuts. Un choix audacieux qu’il justifie dès les premières secondes de l’opus : « Cet album n'est pas fait pour être joué, ni pour un milliard de vues. C'est pour que mes vrais fans soient contents. »
Un album introspectif et très personnel
Textes habiles, mélodies et arrangements subtiles... Les 22 nouvelles chansons, toutes écrites par l’artiste, confèrent à cet album une authenticité sans fard. Bad Bunny y démontre sa remarquable capacité à ignorer les commentaires et attentes traditionnelles qui résonnent souvent autour d'une icône internationale. Il fait par exemple un clin d’œil à la polémique qu’il a créée en début d’année, lorsqu’il a jeté le téléphone d’une fan à l’eau, alors qu’elle tentait de prendre un selfie sans son autorisation : « Tu n'es pas mon vrai fan, c'est pourquoi j’ai lancé ton téléphone portable. J'aimerai toujours les vrais », chante le portoricain dans « Nadie Sabe », appelant aussi à ne pas le comparer avec d'autres artistes. « Je ne suis pas Daddy Yankee, je ne suis pas Don Omar ».
Bad Bunny sample avec brio Charles Aznavour sur « MONACO » et de Madonna sur « VOU 787 », tous les deux réinventés à la sauce épicée du Portoricain. Il dédie également quelques paroles à Shakira : « Maintenant les hommes pleurent, oui, mais sans cesser de facturer », affirme-t-il dans « Los Pits ».
Avec presque 1 million de vues sur chaque morceaux en l'espace d’une journée sur YouTube, aucun doute, l’album est plus que réussi.