Sept minutes de puissance vocale. Pour le plus grand bonheur des amateurs de soul, Raye a dévoilé, le 7 juin dernier, une nouvelle chanson particulièrement critique et intimiste. « Genesis » est le titre de sa nouvelle mini-odyssée musicale dans le prisme de la société moderne entre pop et jazz. « Une citation de Nina Simone dit : "Il est du devoir d'un artiste de refléter l'époque" », a-t-elle confié à Rolling Stone au sujet du message derrière son dernier single. « Cette citation est tout pour moi et je crois que la meilleure façon d'y parvenir est à travers mon art et ma musique. »
« Il y a tant de noirceur et de douleur dans le monde dans lequel nous vivons, et je voulais créer quelque chose d'aussi profondément personnel et brut que possible sur mon propre esprit et le monde que je vois autour de moi », a ajouté l'artiste en vue.
« Genesis »: un futur hit et une critique de la société moderne
« Genesis » constitue pour la jeune femme l'apogée de la prise de risque. Sept minutes de ce que l’on peut associer à un billet d’humeur est un pari que Raye n’a pas hésité à prendre, à une époque où l’on consomme rapidement la musique. Loin des hits Tiktok auxquels on est habitué, elle se répand sur la manière dont on est perçu à cause des réseaux sociaux : « Oui, je retouche mes photos pour que ma taille soit plus fine / Et grossis mon c.. pour que je sois quelqu'un à qui vous aspirez / Laissez-moi entrer dans votre algorithme, s'il vous plaît / Je sais que je serai importante seulement si je suis quelqu'un que vous aimez, suivez, partagez et à qui vous vous abonnez », chante-t-elle comme si elle écrivait dans son journal intime.
Une logorrhée émotionnelle qui passe d’un air pop aux visuels sombres entre le rouge et le noir, qui traduit la dépression passée par la chanteuse, a une phase jazz colorée. Un changement d’humeur qui se traduit jusque dans les paroles : « Je veux cette lumière dans ma maison (Oh, que la lumière soit) / Je veux cette lumière dans ma voiture (Oh, que la lumière soit) / Je veux cette lumière dans ma douleur/ (Oh, que la lumière soit) Je veux cette lumière quand il fait sombre, sombre, som-sombre », entonne-t-elle gaiement en compagnie d’enfants, de personne âgées ou encore sur le quai d’une gare. De quoi annoncer la couleur pour la suite de ses projets, après le brillant « My 21st Century Blues » porté par « Escapism ».