Vers 17 h 50, JoeyStarr et Kool Shen se prêtent au jeu de la conférence de presse. Le Jaguarr, puissant, sort les griffes alors que Kool Shen joue la force tranquille, le duo est bien huilé. A la question "Comment vous sentez-vous avant de monter sur scène ?", Joey n'hésite pas à balancer : "ça fait bien chier de faire ça là... Je me sens comme Henri Salvador ".
Et c'est parti pour une demi heure de punchlines ironiques. N'en déplaise à IAM et Booba (ils ont pris cher)... Le Suprême, c'est le meilleur groupe de scène français tout styles confondus. Kool Shen et Joey Starr trépignent d'ailleurs d'impatience : " Cela fait six mois qu'on a annoncé que l'on allait remonter sur scène, donc cela fait cinq mois que l'on répète. On a dépoussiéré les morceaux. Puis on s'est mis en place et là on est très très pressé, ça commence à devenir très long. "
Dépoussiérer des morceaux, drôle d'expression pour des titres devenus cultes. Ils s'expliquent : "J'ai la mémoire qui flanche ; certains textes j'avais l'impression que c'était pas moi qui les avait écrits, se marre Kool Shen. Et JoeyStarr d'ajouter : "C'est plutôt moi ça, en plus avec le temps j'ai les lobes qui congèlent..."
En gros, dépoussiérer ce n'était pas hyper palpitant, mais l'avantage c'est que ça tourne comme avant, la preuve le soir-même avec un show à l'américaine. Ce qui explique aussi le prix du billet : "La production au niveau du son et de la lumière cela a rarement été vu en France", ajoute Kool Shen. Il y aussi un groupe et des choristes qui les accompagnent.
A la fatale question si les retrouvailles du duo vont se limiter à la scène, en choeur ils répondent : "Pour le moment on fait une tournée, on ne pense qu'à ça, on a rien projeté, ce qui nous intéresse c'est l'instant".
Certains fans de la première heure regretteront que l'ensemble du show soit très axés sur le troisième (Paris sous les Bombes) et le quatrième album (Supême NTM). "C'est pour des raisons de prods", déclare Kool Shen. "Au niveau du son il y a des lacunes et on ne peut pas jouer de telles productions à Bercy".
Par ailleurs, annoncée depuis quelques jours l'opération du CD live disponible après le concert a été annulée : "Mixer un concert en dix minutes, ce n'est pas génial. On préfère attendre et faire un bon album live. On est pas payé pour une licence de fast food".
Gigotant sur leur fauteuil, ils se disent très surpris par la rapidité avec laquelle les places pour les trois premiers Bercy se sont vendues. Mais ça flatte l'égo vertigineux de "l'Expert de la maison-mère"... En revanche, Sébastien Farran, leur manager à l'origine de la reformation scénique, ajoute que pour lui : "Flipper pour remplir Bercy, le mot est faible..."
Sur la nouvelle génération, ils ne diront pas grand chose, car pour eux c'est trop vaste. Cependant, ils ont dit tout le bien qu'ils pensaient de Sefyu, qu'ils ont choisi comme première partie : "On l'a choisi parce qu'il représente, il a des lyrics intéressants, on a l'impression qu'il vit ce qu'il rappe car il est très investi socialement. Joey ajoute : On n'est pas homo mais il nous plaît bien et en plus quand il monte sur scène il fait l'effort de donner un spectacle." Par ailleurs, le dernier concert qui l'a épaté c'est celui des Gossip ! Etonnant.
NTM joue encore quatre soirs à Bercy, les 22 et 23 septembre et il reste encore des places...