Avec une entrée en matière attendue mais obligée, Seine-Saint-Denis Style, Kool Shen et JoeyStarr plantent le décor : "On va vous prouver qu'on est le meilleur groupe de scène tous styles confondus en France" !
Le son pète, le light show tient ses promesses et l'installation vidéo est parfois démente. Les immenses cubes lumineux prennent l'apparence d'un ghettoblaster géant, s'inondent de feuilles de cannabis sur l'incontournable "Pass pass le oinj", se métamorphosent en rame de métro pour "Paris sous les bombes" et crachent du feu sur "Qu'est-ce qu'on attend ?"
Les boss du rap hexagonal ont tenu leur promesse d'un retour scénique fracassant et tous les trentenaires étaient émus de voir leurs idoles de jeunesse... un peu moins en forme qu'il y a dix ans (merci les guests, notamment l'excellent beatboxer Eklips, qui ont assuré le repos des guerriers).
Entre Didier et Bruno, c'est une longue d'histoire d'amour et de haine. Désormais réconciliés, ils ont assuré le show à l'ancienne en se toisant, se prenant dans les bras, se tournant autour : le feu et la glace se sont retrouvés.
Aaah ! Voir les deux compères aussi complices, ça met du baume au coeur... Si la première heure est inoubliable, pour les plus anciens la tension baisse d'un cran par la suite, notamment lors du morceau solo de JoeyStarr, "Carnival", qui a un peu tourné à une ambiance de kermesse... mais Joey reste un chauffeur de salle hors pair, disons que certains spectateurs s'attendaient davantage un petit "Police" ou "93", "j'appuie sur la gâchette".
Ses quelques réserves très subjectives n'effacent pas un concert d'anthologie où les râles historiques de JoeyStarr ont retenti durant 2 h 10. Seine-Saint-Denis Style version Smells Like Teen Spirit de Nirvana achève un show riche en cris et en sueur.
Et l'album c'est pour quand ?