Grand Corps Malade, son accident lui a appris à ne pas abandonner

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Le poète et slameur, originaire du Blanc-Mesnil a vu sa vie basculer du jour au lendemain. Un accident qui lui a fait voir la vie autrement.

L’accident de Grand Corps Malade, le terrible évènement qui a changé sa vie

Fabien Marsaud se souviendra toute sa vie du 16 juillet 1997. Ce jour-là, le jeune homme alors animateur dans une colonie de vacances s’apprête à fêter son vingtième anniversaire. Malheureusement, le sort en décide autrement. En plongeant dans une piscine dont le niveau de l’eau est trop bas, il se déplace les vertèbres et est alors transporté directement à l’hôpital en hélicoptère. À partir de ce jour, il restera trois mois dans le coma.

À son réveil, son corps entier est paralysé. Transféré dans un institut spécialisé, Fabien enchaîne les séances de rééducation. Les médecins restent cependant très pessimistes sur ses chances de remarcher un jour. Mais c’est sans compter sur la détermination sans faille du jeune homme. Après un an de rééducation intensive, il retrouve partiellement l’usage de ses jambes en 1999.

Celui qui rêvait de devenir professeur de sport décide de ne pas abandonner et se réoriente. Il finit ses études et sort diplômé d’un DESS en management sportif. Passionné de sport depuis toujours, il s’épanouit peu à peu dans cet univers.

Après l’accident, de Fabien Marsaud à Grand Corps Malade

Sa découverte du slam en 2003, lors d’une soirée dans un bar à Paris, provoque un déclic. Fabien Marsaud se passionne pour le slam et place désormais ce style entre rap et poésie au centre de sa vie. En 2003, Fabien Marsaud prend le nom de scène Grand Corps Malade. Un pseudo choisi en rapport avec sa grande taille (1,96 m) et son handicap.

Le slam lui offre de nouveaux horizons et sa voix grave ajoute une spécificité à ses textes. Après plusieurs petites scènes où il teste ses talents de slameur, l’artiste sort ses premiers albums, dont « Enfant de la ville » en 2008.

Les ateliers slam de Grand Corps Malade

Grand Corps Malade est un poète et conteur hors pair qui affiche l’esprit d’équipe comme un emblème et fait preuve d’une résilience à toute épreuve. Toujours prêt à aider les autres, comme il a pu lui-même être aidé après son accident, il organise dès qu’il le peut des cycles d’ateliers slam dans son ancien collège, à Saint-Denis.

Avec les participants, il sort un disque de neuf titres intitulé « Génération Slam » en novembre 2008 qui met en lumière leur écriture. Guidé par son passé, il a toujours soutenu ceux qui voulaient se lancer et qui croyaient en leurs rêves.

Grand Corps Malade, son livre « Patients » adapté au cinéma

À côté du slam, Grand Corps Malade décide de raconter son histoire singulière à travers son roman autobiographique « Patients » paru en 2012. Il y évoque son quotidien dans son centre de rééducation et aussi les rencontres qu’il fait là-bas. Autre point abordé, le fait de ne jamais abandonner. C’est en persévérant qu’il a atteint son objectif de remarcher un jour.

Cinq ans plus tard en mars 2017, le livre est adapté au cinéma. Derrière la caméra, Grand Corps Malade et son co-réalisateur, Mehdi Idir. Le film est un réel succès (plus de 1,2 million d’entrées) et est nommé quatre fois lors de la cérémonie des César 2018, notamment dans la catégorie « Meilleur film ».

Pour que le jeu sonne juste, les acteurs sont coachés directement par le kiné de Grand Corps Malade et côtoient des patients en centre de rééducation. Grand Corps Malade reconnait que le film a servi de catharsis.

En 2019, il reprend la casquette de réalisateur et donne un nouveau souffle au cinéma français avec son film « La vie scolaire ».

La discographie de Grand Corps Malade, à l’image de sa vie

Fabien Marsaud, alors connu sous le nom de Grand Corps Malade, sort le 27 mars 2006, son premier album intitulé « Midi 20 ». Le succès de l’album se concrétise en mars 2007.

Grand Corps Malade développe sa passion du slam qui lui permet de mettre des mots sur son passé et ses traumatismes. Il sort ensuite plusieurs albums comme « Enfant de la ville », « 3ème Temps », « Funambule », « Il nous restera ça » et « Plan B », composés de textes très personnels. Sa vie personnelle, l’entraide et l’envie de s’en sortir sont le leitmotiv de sa discographie. Celui qui rêvait d’être basketteur avant de devenir « tétraplégique incomplet » suite à son accident, explique dans son œuvre que la vie est faite de rebondissements et qu’il faut en permanence se réadapter.

Grand Corps Malade, parrain de l’association « Sourire à la vie »

L’accident de Grand Corps Malade lui a appris à ne jamais abandonner. C’est d’ailleurs ce mantra qui anime le chanteur et lui donne envie de s’occuper des autres. C’est pour cette raison qu’en 2011, il devient le parrain de « Sourire à la Vie ». L’association vient en aide aux enfants et adolescents malades du cancer.

Grand Corps Malade n’oublie pas d’où il vient et veut permettre aux jeunes malades de vivre une enfance la plus normale possible. Il collabore notamment à la création d’un spectacle mêlant danse, chant et théâtre avec les enfants malades.

Très investi, le slameur joue sur scène avec les enfants lors des tournées nationales. Il leur rend aussi très régulièrement visite dans l’espace sportif de l’association pour les soutenir, leur partager son histoire et leur apprendre à ne jamais baisser les bras.

Grand Corps Malade en duo avec Camille Lellouche

En 2020, le célèbre slameur rend hommage aux femmes dans son septième album studio baptisé « Mesdames ». Ce disque uniquement composé de duos enregistrés avec des artistes féminines se compose de dix titres interprétés avec des chanteuses talentueuses. Parmi elles, Louane, Véronique Sanson, Laura Smet, Suzane, Camille Berthollet ou encore Camille Lellouche, avec le titre « Mais je t’aime ».

Le dernier album de Grand Corps Malade, le fruit d’un travail d’équipe

Ce n’est pas un secret, Grand Corps Malade adore travailler en équipe comme il l’a prouvé en 2020 avec « Mesdames ». Et pour cause, celui qui a dû réapprendre à marcher suite à son terrible accident qui l’a laissé tétraplégique incomplet a bien compris la force du groupe. Il aime se sentir entouré et avancer auprès d’artistes qu’il admire.

Le 16 septembre 2022 sort son album « Ephémère » composé de sept titres. Ce mini-album a été composé avec deux autres artistes : Gaël Faye et Ben Mazué. « En 2004, j’ai rencontré Gaël Faye lors d’une scène slam. En 2013, j’ai rencontré Ben Mazué lors d’un festival. On est devenus potes et chacun a développé ses projets. En avril dernier, on s’est enfermés ensemble pendant une semaine avec le défi de créer et d’enregistrer 7 morceaux », raconte-t-il sur Instagram.

Grand Corps Malade, sa femme Julia Marsaud le soutient après son accident

Depuis plus de 16 ans, Grand Corps Malade file le parfait amour avec Julia Marsaud. Le couple se rencontre en 2006, alors que la future star de la chanson française est encore traumatisée par son accident. Julia soutient celui qui va devenir son mari pendant toute la longue et difficile période de rééducation.

Elle l’aide à rester fort suite à sa tétraplégie et à ne pas abandonner le combat pour retrouver sa mobilité naturelle. Le couple se dit « oui » le 6 décembre 2008 à Paris, devant plus de 200 invités. Grand Corps Malade et Julia Marsaud sont aujourd’hui les heureux parents de deux petits garçons, nés en 2010 et 2013. Une belle revanche sur la vie !

Très discret sur sa vie privée, Grand Corps Malade s’est livré à quelques rares confidences dans l’émission Sept à Huit. Il adresse d’ailleurs une belle déclaration d’amour à Julia : « Je suis très fier du boulot de ma femme. Elle travaille dans la fonction publique territoriale dans une mairie. Elle s’occupe de la vie des gens, elle fait forcément du social vu son métier, et à côté de ça, c’est une femme forte qui gère aussi bien la famille, elle a toujours le temps pour ses enfants et son mari ».

Au cours de sa carrière, Grand Corps Malade dédie plusieurs chansons à son épouse, Julia Marsaud. Il écrit notamment le titre « Dimanche soir », sorti en 2018 sur l’album éponyme, en l’honneur de leurs dix ans de mariage. Dans une interview accordée au média Simone, Grand Corps Malade qualifie d’ailleurs sa femme de « muse ».

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