Quel est ton parcours, ta formation ?
A 18 ans, mon bac S en poche, j’ai quitté ma province (Nantes) pour partir aux Etats-Unis. Destination Austin au Texas avec ma guitare. Comme je suis né aux Etats-Unis, j’avais la nationalité américaine.
Quand suis arrivé à l’université je rêvais de devenir journaliste, architecte… même si j’ai goûté à l’informatique depuis tout petit (mon père bossait chez IBM). Et puis quand j’ai débarqué dans les halls d’orientation de la fac, j’ai eu un flash sur l’immeuble dédié à la formation cinéma. C’est comme ça que j’ai rejoint un programme inter-média (design, film, architecture). C’était une formation complètement déjantée et très relax…
Titulaire de mon Bachelor radio télé cinéma en 2001, je savais que j’étais doué pour la technique mais je n’avais pas de véritable projet professionnel.
Mais alors, comment as-tu commencé à mettre le nez dans le code ?
Pendant mes études l’université m’avait pris en stage comme développeur. En gros je remplissais les pages de leur site web.
J’y ai pris et goût et commencé à le faire à côté pour gagner un peu d’argent (pour le groupe de potes, une galerie d’art…).
Et c’est devenu une passion : j’ai commencé à me perfectionner, et développer de nouveaux projets, à augmenter mes tarifs.
Comment es-tu rentré chez Apple ?
J’ai travaillé plusieurs années en tant que freelance mais sans véritable plan de carrière. Et puis le web a évolué, la période n’était pas très propice. Il a fallu que je trouve un petit boulot. La marque Apple me convenait bien. Sauf qu’au départ j’étais embauché pour répondre au téléphone !
Comment es-tu passé de standardiste à développeur chez Apple ?
A l’époque il n’existait aucun système chez Apple pour gérer le contenu de l’info. Et moi j’ai créé un site web pour centraliser les infos, j’ai été repéré, on m’a dit « c’est pas bien faut pas le faire », et ensuite « mais c’est bien et tu vas faire des sites pour nous ».
Ma carrière a pu évoluer d’une manière vertigineuse.
Mon côté rebelle m’a amené à créer mon propre poste au sein d’une boîte comme Apple. C’est une société qui est généreuse avec les gens qui essayent.
Comment est né MANYFOLD, le fameux « Design & consulting studio » ?
Je continuais à faire des Freelance quand j’étais chez Apple, sous le nom de MANYFOLD. Je crois que j’ai la bête d’entrepreneuriat.
En 2010 je ne pouvais pas évoluer dans la société sans partir en Californie. Entre temps je m’étais marié, je n’avais pas envie de rester en Amérique… j’ai démissionné d’Apple, tout vendu, et on est retournés en France avec l’espoir de ne vivre que grâce à MANYFOLD.
Le succès a-t-il tout de suite été au rendez-vous ?
Quand j’ai débarqué à Montpellier, je me suis un peu cassé le nez… Pas facile de creuser son petit trou. J’étais imprégné de la culture anglophone : pour moi une poignée de main fait loi et on me répondait cahier des charges. Et puis les inconnus à la crinière bouclée ça fait peur (rires).
Ça m’a stressé et j’ai re-toqué à la porte d’Apple. Ils m’ont accueilli à bras ouverts et j’ai remis un pied dans l’entreprise.
Le freelance MANYFOLD n’est devenue une SAS qu’en 2014. Depuis on cumule les projets avec de beaux chiffres, une notoriété… On est en train d’écrire cette histoire maintenant.
Comment se compose l’entreprise ?
J’ai cofondé la société avec mon frère, qui travaille chez Google en tant que designer à San Francisco. Grâce au décalage horaire on peut travailler 24/24H (rires).
Quel est ton cœur de métier, tes missions ?
Codeur, designer, et self-made développeur… En fait je suis pluridisciplinaire.
MANYFOLD a grandi sur l’individuel, le rebelle, l’artisan qui voulait se faire remarquer.
Aujourd’hui on cible davantage les PME avec un bon budget Com et on les accompagne tout au long de leur projet, façon service 5 étoiles.
On attire les clients qui ont un désir de qualité et de se distinguer par un design épuré, uneexpérience unique. Les projets sont très divers : galeries d’art, laboratoires souhaitant développer une marque, restos ou boutiques pour hipsters voulant sortir du lot, etc.
Qu’est-ce que tu conseillerais à un jeune souhaitant travailler dans ton secteur ?
Si tu es passif et que tu aimes juste recevoir l’info, suis pas sûr que ce soit la meilleure industrie pour toi. Parce que le web n’arrêtera jamais de te donner si tu lui demandes. Il y a tellement de ressources en place, tu peux toujours l’interroger, t’auto-former, surtout que tu es face à une communauté qui a envie de communiquer sur ce qu’elle fait. Bref, Internet est un domaine d’expansion personnelle fabuleux.
MANYFOLD, Design & consulting studio http://www.wearemanyfold.com/