Le catalogue de Labsterium Creations a de quoi faire envie. En explorant la page « Nos réalisations » de leur site, on tombe sur des cabinets de curiosités, des meubles originaux, des accessoires pour les escape games... Mallettes d’espionnage, laboratoires ludiques, stands magiques et passages secrets : tout est là ! La curiosité étant la plus forte, on a voulu savoir qui se cachait derrière ces inventions. Nicolas Prévost et Christophe Mazuyet nous ont donc raconté, avec enthousiasme et générosité, d’où leur venait leur passion, leur métier et leurs projets.
D’où vient votre passion pour les escape games et la création d’objets ?
Nicolas : Elle existe depuis que je suis tout petit. Très tôt, je me suis interrogé sur l’ADN des jeux, je les ai analysés. Pourquoi un jeu est-il intéressant ? Comment est-ce que les gens réagissent face à un jeu ?
Christophe : J’aime la notion d’immersion dans les escape games. L’idée d’avoir un jeu de plus en plus grand, de pouvoir jouer dans l’objet, pas simplement d’être autour d’un jeu de plateau !
Labsterium Creations est spécialisé dans la création d’objets intelligents. Pouvez-vous expliquer de quoi il s’agit ?
Christophe : A la base, on crée des objets statiques. L’intelligence, on la donne grâce à l’effet qui est produit par l’objet, grâce à de l’électronique ou à un programme. Par exemple, vous avez un petit coffre avec une clé : ça reste un objet simple, même si on peut dire que l’utilisation de la clé constitue déjà le début d’un objet intelligent. Par contre, si votre coffre ne peut s’ouvrir que grâce à une baguette magique, et qu’il se met à crier quand on ne l’ouvre pas, c’est un objet intelligent.
Nicolas : Un objet intelligent, c’est quand la magie de l’objet prédomine. Il doit s’adapter à l’envie de l’utilisateur, comme le coffre dont Christophe vient de parler. Un peu comme les objets dans Harry Potter !
Outre la création d’escape games, vous avez aussi d’autres activités : vous créez pour des jeux vidéo, des musées ou encore du spectacle vivant. Comment ça se passe ?
Nicolas : On intervient quand les autres prestataires bloquent. Nous répondons favorablement à des demandes improbables ! On crée des objets de muséographie, des prototypes pour des marques de luxe, des objets pour le spectacle vivant, qui pourront servir une scénographie. Nous inventons aussi des objets pour du développement de marques : certaines ont des souhaits très précis, très pointus, et nous les aidons à les concrétiser.
Comment se passe la création d’un escape game ? Est-ce qu’un client vient vous voir avec une histoire que vous devez concrétiser, est-ce que vous concevez tout d’A à Z, ou est-ce que c’est une collaboration ?
Nicolas : Toutes les combinaisons sont possibles ! Une personne peut avoir recours à nous pour qu’on crée quelque chose qui manque dans une escape room, comme un passage secret ou un tunnel. On fait aussi du game design : on aide les clients à imaginer des mécanismes, on les conseille, on leur dit si les différentes installations qu’ils imaginent sont compatibles, et sinon, on les réadapte ! Certains nous laissent carte blanche. Ils nous indiquent le budget, l’espace disponible et la cible, et nous inventons ce que nous voulons. Enfin, nous sommes aussi contactés par des agences de communication ! Comme les escape games sont de plus en plus connus, certaines les utilisent afin de promouvoir leur marque.
Quels sont les œuvres, les inventeurs ou les artistes qui vous inspirent ?
Christophe : Les univers littéraires, les films, les jeux vidéo… Le côté visuel et les mécanismes nous inspirent beaucoup. Les objets du quotidien aussi.
Nicolas : La curiosité, c’est ce qui nous motive depuis tous petits. Comment les choses qui nous entourent fonctionnent, comment les détourner… Notre objectif, c’est avant tout de faire vivre aux gens une aventure, de les plonger dans une histoire. Ce qui nous inspire, ce sont les histoires que nous racontaient nos parents, jusqu’aux films qu’on regarde maintenant !
Quel est votre objet préféré parmi tous ceux que vous avez inventés ?
Nicolas : Pour moi, c’est un vieil objet, une machine à remonter le temps qu’on nous avait commandée. On débutait, et on a fait des objets plus compliqués depuis ! Mais une fois l’objet fini et animé, il s’est passé quelque chose pour moi. Je me suis dit : « On peut vraiment faire ça ! ».
Christophe : Pour moi, c’est quand on finit d’installer une escape room. Il y a souvent un passage secret, ou un objet surprenant qu’on a dû créer. Quand on est GM, on peut voir la réaction des gens via la caméra, il y a même des spectateurs qui crient ! C’est gratifiant.
Y a-t-il un projet que vous aimeriez faire, quelque chose d’un peu fou que vous voudriez créer dans le futur ?
Nicolas : Je vais donner des pistes. On a de plus en plus de demandes, et pour des projets de plus en plus fous. J’avais très envie de faire une salle où les murs bougent et s’écartent, et finalement, on l’a fait ! On voulait aussi créer une escape room dans laquelle on ferait absolument tout ce qu’on voulait. Finalement, on l’a fait aussi : on a intégralement créé une des escape rooms du live escape game Lock Academy à Paris, Très Cher Lock. On a eu carte blanche sur le projet. Elle est considérée comme la meilleure escape room de Paris ! Après, j’aimerais beaucoup faire une installation artistique géante, comme la Fête des Lumières à Lyon.
Christophe : On a encore plein d’univers à explorer ! Les parcs d’attraction, les univers augmentés…
Crédit Photos : labsterium-image
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