Le 7 décembre dernier, les organisateurs du forum Les dessous de la mode déclaraient :
« Avec les départs en retraite dus à la pyramide des âges, quelque 10 000 emplois sont à pourvoir dans le secteur des industries du textile et de l’habillement français ». Eh oui, le secteur de la mode recrute. Et c’est même Chantal Fouqué, directrice de La Fabrique (1) (l'école des métiers de la mode et de la décoration) qui nous l’explique.
Pourriez-vous nous présenter brièvement La Fabrique ?
Il s’agit d’une école de la chambre de commerce d’Ile-de-France fondée en 2013. La Fabrique réunit des programmes autour de trois grands pôles, tous liés aux métiers techniques de la mode et de la déco : maroquinerie, mode et merchandising, décoration d’intérieur.
A la différence des écoles de mode ou de stylisme, de communication ou de marketing, La Fabrique prépare à des métiers techniques : on n’intervient pas à la création.
Peut-on dresser un profil de vos étudiants ?
La Fabrique s’adresse aussi bien à des jeunes avant le bac (maroquinerie) que des étudiants niveau bac +5 souhaitant se spécialiser. Voire même à des adultes en reconversion.
Le taux d’insertion dans le secteur de la mode et du luxe n’est-il pas un peu faible ?
Des professions souvent méconnues dans le secteur de la mode ou du luxe offrent énormément de débouchés. Sachez qu’entre 83 % et 90 % de nos élèves trouvent un emploi dans les six mois suivant l’obtention de leur diplôme. On est sur des métiers qui recrutent !
Quels sont les métiers à cibler dans le luxe ?
Concernant la mode et l’habillement, on entend par exemple que tout vient de l’étranger. C’est faux ! Ce secteur recrute beaucoup de responsables de production ou qualité, de sourceurs, de chef de produits… D’autres prétendent que les gens ne se déplacent plus en boutique. Mais l’expérience client en magasin n’a jamais été aussi importante pour les marques.
Dans la maroquinerie, les grandes maisons sont en recherche permanente d’artisans qualifiés. Savez-vous qu’Hermès embauche entre 200 et 250 artisans maroquiniers tous les ans ? Il s’agit de marchés de niches très porteurs, qui nécessitent de réelles connaissances techniques.
Quels conseils délivreriez-vous à un jeune souhaitant travailler dans le luxe ou la mode ?
S’il a un goût pour la création et l’artistique : s’orienter vers le merchandising au lieu d’aller dans le secteur bouché du stylisme par exemple.
Si c’est la mode et l’habillement qui l’attirent : les professions liées à la fabrication ou à l’achat restent de très beaux métiers. Pour cela une sensibilité produit est nécessaire, tout comme des compétences techniques.
Les mentalités sont-elles en train d’évoluer ?
Certes les emplois du marketing et de la création sont saturés mais d’autres opportunités existent, même si elles souffrent d’un vrai déficit d’image et donc d’attractivité.
On note encore un défaut de connaissance des débouchés de ces métiers chez les plus jeunes, mais pour les 18-25 la valorisation est effective.
(1) https://www.lafabrique-ecole.fr/