Vous aviez abandonné tout espoir de devenir un jour médecin, infirmier ou pharmacien ? Peur de ne pas passer le dur écrémage effectué à l’issue de la première année de fac ? Et pour cause : en France, les études de santé sont réglementées et soumises à un « numerus clausus ». Autrement dit, au nombre de ceux qui, à l’issue de leur première année commune aux études de santé (PACES), pourront poursuivre leurs études en deuxième année.
Le taux d’échec est énorme. Il concerne 85% des étudiants inscrits, qui se voient alors contraints de se réorienter, parfois dès le second semestre, voire même d’entreprendre leurs études à l’étranger. Nombreux sont ceux qui tentent leur chance sur les bancs de l’université. En 2014, plus de 57 000 étudiants remplissaient les amphithéâtres des universités françaises en première année d’études de santé. Un rapport entre étudiants inscrits et taux de réussite que le gouvernement s’est enfin résolu à équilibrer.
Un pari sur l’avenir
Réduire le taux d’échec et répondre à la hausse des inscrits en première année d’études de santé : c’est ce que laissent entendre, conjointement les Ministères de l’Éducation et de la Santé. Parmi les 13 459 places supplémentaires créées en deuxième année d’études de santé, 92 places ont été spécifiquement dédiées aux futurs médecins. Soit une augmentation de 1%.
Mais si le gouvernement a pris de telles mesures, c’est aussi et surtout pour répondre à la crise que traverse le secteur de la santé, notamment le milieu hospitalier. Ce dernier, en manque croissant de personnel, réclame toujours plus d’effectifs. L’objectif est clair : il s’agit d’augmenter le personnel médical dans les prochaines années, en prenant le problème à la racine.
Une augmentation toute relative
Toutefois, quand on voit les chiffres du numerus clausus dans les alternatives aux PACES, comme la deuxième année de médecine, on ne peut que se demander si l’augmentation aura vraiment un impact significatif. Et pour cause, l’augmentation est légère. Et quand on regarde les statistiques de plus près, l’augmentation du numerus clausus ne suffit pas à pallier le nombre de candidats aux études de santé en constante augmentation entre 2011 et 2014 (+ 3000).
Dans certaines spécialités, le numerus clausus a même perdu des places. En odontologie, par exemple, le numerus clausus perd une place et en pharmacie et maïeutique, il diminue respectivement de -1,51% et de -0,9%. Une augmentation toute relative, donc. Le paradoxe entre déserts médicaux et taux d’échec dans les études de santé est percé à jour, et le débat sur la suppression du numerus clausus ouvert.
Plus d’informations sur digiSchool : Numerus clausus : une légère augmentation par rapport à 2017.