Pour certains, contemplation et jeux vidéo font rarement bon ménage. Comme si ces jeux à part étaient réservés à une élite snobinarde préférant l’artistique au plaisir de jeu. Alors oui, vous avez le droit de ne pas aimer Ico, Flower ou Journey. Et ne rien comprendre à cette « hype » qui entoure The Last Guardian. Car tout ce que vous voyez, c’est un gamin et une bête poilue qui courent dans un décor vide depuis 2009. En revanche, Ori and the Blind Forest a beau entrer dans cette même catégorie élitiste, il n’en est rien. Voyez-le comme un jeu de plateforme à la beauté renversante et au gameplay très efficace. Qui, dès l’introduction, vous happera par sa mélancolie, comme s’il s’agissait d’un dessin animé des studios Ghibli.

L'habit ne fait pas le moine
Poétique mais jamais pénible. Contemplatif mais jamais snob. Vous l’aimerez car sa prise en main est bonne. Car son décor évolue tout comme la palette de mouvements. L’eau empoisonnée des débuts devient limpide et cristalline une fois l’arbre sauvé. Et vous pourrez ainsi accéder aux profondeurs en plongeant dedans. Comme dans un Castlevania, dont il est un cousin éloigné, vous revisiterez plusieurs fois un même décor. Histoire de débloquer certains lieux inatteignables avec les compétences de départ. Et débloquer ainsi le sacrosaint 100%. Le challenge est rude, ne vous y trompez pas.
Connais ton ennemi
Curieusement, son principal défaut est sa beauté. Ce souci du détail dans le décor qui le rend si unique esthétiquement, réduit aussi la visibilité. Vous devrez donc recommencer plusieurs fois une même séquence. Le temps à vos yeux de s’acclimater au déluge d’effets. Il lui manque aussi une meilleure gestion de l'arbre de talent. Ici on débloque des atouts contre des points d'expérience mais la plupart ne font pas rêver. Parfois même, on oublie de les débloquer. Mais ne lui en tenez pas rigueur car vous passeriez à côté d'un bijou.
