Quand on regarde Minecraft, son concept, son esthétique, on ne peut que penser à la marque LEGO.
Pourtant, il aura fallu bien des années avant que TT Games ne se lance dans le projet d'un vrai jeu de construction. L'erreur est à présent réparée avec LEGO Worlds et... il y a encore pas mal de boulot !
Un constat plutôt étonnant quand on sait que l'early access a démarré sur Steam en juin 2015 avant de débarquer en version définitive sur PS4 et Xbox One le 8 mars 2017. Une version Switch verra d'ailleurs le jour prochainement, et on l'espère suffisamment stable pour pouvoir l'emmener partout !

Une base intéressante
Dans LEGO Worlds, vous commencez par créer votre avatar (féminin ou masculin) et enchaînez les tutoriels pour débloquer vos différents outils.
Un appareil pour enregistrer des objets, un autre pour terraformer le décor (le faire monter ou descendre), un instrument pour copier tout un bâtiment et le reconstruire automatiquement ailleurs, ou encore un fusil pour repeindre toute une surface de la couleur de votre choix.
Très rapidement, le joueur se sent à l'aise avec la prise en main même si le pad PS4 n'a pas la précision d'une souris. Et commence à fabriquer des choses sur ces terrains générés aléatoirement (il faudra toutefois une vingtaine d'heures de jeu avant de débloquer les mondes libres pour construire ce que l'on veut). La surface de jeu dépend ensuite de votre avancée et du nombre de briques en or.
Ces dernières déterminent votre niveau, mais aussi les lieux accessibles sur la carte du jeu, qui représente l'espace et un nombre infini de planètes sur lesquelles vous vous téléportez. En fait, TT Games aurait dû appeler son jeu LEGO No Man's Sky.
Minecraft pour les Nuls ?
Si le hit de Mojang (Minecraft) plaît à autant de joueurs différents, c'est parce qu'il est généreux, riche et extrêmement accessible.
Mais LEGO Worlds décide d'être encore plus simple en proposant des bâtiments déjà construits à poser sur une surface sans s’embarrasser d'un quelconque farm de la matière première.
En somme, vous scannez les objets déjà fabriqués qui vous intéressent, ces derniers se rajoutent à votre inventaire, et vous les recréez sur la planète de votre choix.
Il y a bien heureusement un appareil pour fabriquer des briques individuellement, mais c'est tout le jeu qui aurait dû miser sur ce concept. Car cette accessibilité de l'extrême va finalement à l'opposé des préceptes de la marque LEGO en ne faisant pas travailler notre imagination.


Peut mieux faire
Quand on imagine un jeu vidéo LEGO de construction et non une adaptation de licence, on espère évidemment créer des choses... mais on pense surtout à donner vie à nos vrais LEGO (ceux que l'on achète en boutique) dont on garde précieusement chaque plan.
On se voit ainsi reconstruire un X-Wing de la collection Star Wars, mais avec le doux rêve d'y insérer un moteur pour le faire voler. Or, l'ambition de TT Games s'est arrêtée au jeu de construction basique et il n'est pas question de fabriquer vos propres véhicules.
LEGO Worlds est donc une légère déception. Non pas par manque d'attrait car il est évidemment très efficace en binôme avec son enfant ou un proche, et son contenu est colossal.
Mais parce que vu le prestige de la licence et son dévouement pour la construction depuis 1932, il ne fait que gratter la surface en comptant sur son nom pour convaincre la masse. TT Games nous a habitués à plus convivial... et mieux fini aussi, car les bugs sur notre PS4 Pro (crashs, personnage bloqué dans le décor, ralentissements intempestifs dans les décors plus ouverts) sont encore bien présents.
Alors oui, vous pouvez dépenser les 30 € demandés car il les vaut bien. Mais gardez en tête que Minecraft reste le seul jeu non-officiel et le plus fidèle à l'esprit LEGO.