Lorsque Bravely Default est annoncé, le joueur old school se prend à rêver d'un revival des années Final Fantasy VI. Un casting charmant, une esthétique à tomber, des musiques qui font du bien à l'ouïe, le jeu avait tout pour convaincre... mais a perdu 80% de son public vers le milieu de l'aventure en poussant le concept de redondance dans ses extrêmes. Deux ans plus tard, la suite attendue sort de sa cave et le joueur espère que Silicon Studio et Square Enix ont effectué les réglages nécessaires pour transformer un jeu maladroit en JRPG incontournable. Il peut encore attendre.

Contrôle C... Contrôle V !
Dire de l'impression de déjà vu qu'elle est constante, lorsque les habitués de Bravely Default joueront à Bravely Second, est un euphémisme. Du bestiaire au système de combat en passant par les donjons ou la construction de son village, tout donne l'impression de jouer au même jeu avec des finitions à droite et à gauche pour améliorer l'expérience de jeu, sans pour autant la transcender. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des musiques que nous avons trouvé moins épique, même si c'est très subjectif. Quoiqu'il en soit, ce n'est pas par la surprise que cet épisode saura vous charmer.
Farm ville
Comme tout bon RPG qui se respecte, Bravely Second aime vous faire farmer mais vous donne aussi le choix des armes. Vous pouvez décider d'avancer par étapes, en diminuant la fréquence des combats pour vaquer à d'autres occupations ou au contraire, stagner dans une zone pendant plusieurs heures pour atteindre le niveau idéal en accélérant la vitesse de jeu. Entre nous, on ne comprend toujours pas le concept puisque diminuer une fréquence ne fait que repousser l'échéance, mais la série aime vous laisser le choix. On regrettera toutefois ces combats qui traînent en longueur, sans doute pour profiter du système de Brave (enchaîner plus d'attaques en un tour). Mais tuer un lapin en huit coups au lieu de deux dans un RPG classique, n'a rien de passionnant. Un jour, Silicon Studio trouvera le bon équilibre... en attendant, on les félicite tout de même car le farming demeure moins laborieux que dans le premier épisode.


Tenter le diable
Si on reconnaît les efforts sur la gestion des jobs et les combinaisons originales, le jeu trouve encore l'audace de perdre son public à la moitié de l'aventure. Ce n'est pas aussi critique que dans Bravely Default, mais l'idée d'affronter les mêmes boss une seconde fois n'était pas obligatoire. Là encore, il n'y a rien de scandaleux et le JRPG nous a déjà habitué à affronter plusieurs fois un même antagoniste. Mais quand on a été traumatisé par la redondance de Default, Second aurait mieux fait d'éviter de retomber dedans. Bonne nouvelle toutefois, le jeu étant moins long (40 à 50h en normal), vous devriez trouver la motivation pour aller au bout.
Mais on craque tout de même
Alors oui, Bravely Second n'est toujours pas le JRPG génial qui va nous remémorer nos plus belles heures sur Final Fantasy VI. Mais il ne faut pas le snober pour autant, rien que pour cette esthétique géniale, le casting attachant et surtout ce florilège de jobs qui nous pousse à créer la meilleure équipe tactique possible. Et puis ne paniquez pas en voyant les photos, le jeu a bien des textes en français et le choix entre les voix japonaises ou anglaises. Mais on ne peut s'empêcher d'être déçu en voyant ce potentiel grandiose gâché par des choix de game design complètement absurdes. Et on espère que pour une éventuelle suite, Square Enix débloquera le budget scénaristes car ça commence à se voir. Alors en attendant mieux, et vu l'état du catalogue Square Enix sur 3DS, on mettra nos exigences à la baisse pour profiter de cette «nouvelle» aventure.
