Dur dur de tisser sa toile
En 1982, Spider-Man débarquait sur Atari 2600. Il s'agissait du tout premier jeu mettant en scène un super-héros Marvel. Le titre était très basique à cause des limitations de la machine et vous deviez grimper en haut d'un building pour arrêter le Bouffon Vert. Aucun épisode marquant n'est arrivé avant le début de la décennie suivante. C'est avec The Amazing Spider-Man vs Kingpin en 1991 que le succès critique tant attendu se manifestera. Les graphismes étaient superbes pour l'époque et le gameplay plutôt riche.
Malgré cette franche réussite, les joueurs resteront sur leur faim avec des jeux qui se ressemblaient. Si bien qu'entre 1997 et 2000, l'araignée apparaîtra dans des jeux de combat tels que Marvel vs Capcom. Ces opus ont généralement été très bien reçus, mais les amoureux du héros masqué n'ont pas eu droit au hit qu'ils attendaient tant. Pourtant, l'arrivée du nouveau millénaire va revigorer Spidey.
Une ascension éclair
C'est à ce moment qu'Activision signe un partenariat avec Marvel pour éditer tous les jeux de la licence. Neversoft, connu pour son travail sur l'excellente saga Tony Hawk's Pro Skater, propose donc Spider-Man dès l'an 2000. Cet opus, pensé pour la PlayStation, impressionne. Il affiche des graphismes en 3D, ce qui est une première pour la franchise. La critique se réjouit grâce à la variété des ennemis, les combats bien pensés et une multitude de costumes à collectionner. Les caméos d'autres super-héros ont aussi été très applaudis.
Pour capitaliser sur ce renouveau, Activision proposera une suite dès 2001 avec Spider-Man 2 : Enter Electro. Neversoft n'est plus aux commandes et Vicarious Visions livre une suite un peu moins prenante, autant dans son scénario que dans la variété de ses ennemis. Fait intéressant, à cause des attentats du 11 septembre, la fin est modifiée, car elle prenait place au sommet des tours jumelles. Malgré tout, Spider-Man s'apprête encore à connaître un bouleversement...
Un grand pouvoir...
En 2002, Sam Raimi sort Spider-Man dans les salles obscures. Le film réalise un carton au box-office et deux suites verront le jour (en 2004 et 2007). Il est donc logique qu'Activision décide de miser à nouveau sur le tisseur avec des jeux vidéo adaptés des longs métrages. Cette fois, c'est Treyarch, actuellement connu pour son travail sur Call of Duty, qui prend la relève. Avec l'avènement de la PS2 et de ses concurrentes, Spider-Man opère une vraie refonte graphique.
Les joueurs se souviennent surtout de Spider-Man 2 qui offrait un monde ouvert où il était possible de se balancer librement. Le succès est immense et beaucoup considèrent encore le jeu comme le meilleur tiré de l'univers de Spidey. Au total, Treyarch réalisera cinq opus. Ultimate Spider-Man adopte une patte artistique originale qui a été très appréciée. La suite Web of Shadows reçoit un accueil plus mitigé à cause de son manque de nouveautés.
Les 4 fantastiques
Une fois encore, un nouveau studio entre en piste pour les aventures de l'homme-araignée : Beenox. Les équipes doivent réinventer la franchise, surtout après le succès de Batman: Arkham Asylum. Spider-Man : Shattered Dimensions arrive avec une structure plus linéaire en 2010. Avec quatre univers bien distincts, le gameplay change constamment selon le héros incarné (entre Spider-Man classique, 2099, Noir et Ultimate). Cela va de l'action pure à l'infiltration, et l'esthétique s'en trouve modifiée à chaque fois. La presse apprécie cette énième approche qui donnera lieu à une suite intitulée Edge of Time.
Puis, les jeux The Amazing Spider-Man, tirés des films du même nom, débarquent. Le monde ouvert est de retour, avec une jouabilité inspirée des aventures vidéoludiques du chevalier noir. La première adaptation est solide, tout en apportant des éléments inédits par rapport au long métrage. La seconde sera un peu moins bien reçue malgré des efforts réalisés sur les activités annexes.
Vers un avenir meilleur
Mis à part des jeux sur mobile, Spider-Man a été absent du devant de la scène de 2014 à 2018 suite à son rachat par Disney. Mais en 2016, les amoureux de la licence voient enfin l'horizon s'éclaircir avec l'annonce d'un Marvel's Spider-Man exclusif à la PS4 développé par Insomniac Games (Spyro, Ratchet & Clank...). La critique le couronnera d'une moyenne de 87 % sur Metacritic pour 3.3 millions d'exemplaires vendus durant les trois premiers jours de commercialisation.
Comme évoqué dans notre test, le jeu offre beaucoup de liberté au joueur, avec un sentiment de vitesse et de légèreté lors des combats comme durant les phases d'exploration à bout de toile. La réalisation superbe, les dialogues savoureux et le casting de choix en ont fait la meilleure adaptation de l'homme-araignée.
Alors, quel futur pour le super-héros ? Une suite à l'excellent opus d'Insomniac semble évidente et Marvel compte investir dans des productions à gros budget sur consoles. L'état de grâce de Spider-Man semble enfin être arrivé, après 36 ans à travers une cinquantaine de jeux.