Daft Punk a brisé les codes
Les Daft Punk se sont toujours affranchis des standards de l’électro et ont réussi à conjuguer avec brio ce style musical à des sonorités house, funk, rock ou encore disco. Leur utilisation des compressions, des samples et du vocoder est, elle aussi, visionnaire. En septembre 2016, Arte consacre un des 12 épisodes de sa web-série sur la musique électronique intitulée «Touche Française» au duo. Le mini-documentaire de huit minutes revient sur un moment marquant de la carrière de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo.
Le 2 octobre 1996, Daft Punk joue le morceau «Da Funk» (1995) au Queen, lieu incontournable de la nuit parisienne dans les années 90. Le hit fait l’unanimité. Ce sera également le cas des suivants. Avec des morceaux comme «Around The World» (1997) et «One More Time» (2000), le groupe a touché le grand public et démocratisé l’électro.
Daft Punk : un modèle de communication
Dans un monde régi par l’image, ils ont choisi de s’effacer pour mieux mettre en avant leur musique. L’anonymat sur lequel ils jouent depuis leurs débuts, en 1993, est l’une des clés majeures de leur réussite. Cultiver le mystère et miser sur la rareté suscite l’intérêt des médias comme des fans. Qui sont Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ?
Très peu de gens le savent vraiment. Les deux hommes n’ont jamais quitté leurs casques. Leur apparence physique n’est pas le seul élément qui intrigue. Le tandem ne s’exprime pratiquement jamais. Zapper la promotion pourrait s’avérer fatal pour de nombreux artistes, mais pas pour eux. Bien au contraire. Moins ils en disent sur leur projet, plus ils font le buzz.
Les Daft Punk ne laissent rien au hasard et contrôlent tout
Sollicité par les plus grandes maisons de disques à ses débuts, le duo a préféré garder sa liberté et maintenir le contrôle sur sa production. Les Daft Punk ont ainsi entièrement financé l’enregistrement de «Random Access Memories», publié en 2013. L’opus a nécessité cinq ans de travail. Un temps qui peut paraître fou mais Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo ne laissent rien au hasard. Le producteur et DJ Giorgio Moroder qui a participé à l’album en sait quelque chose.
Le documentaire «Daft Punk Unchained», sorti en 2015, dévoile les coulisses de la session d’enregistrement de l’artiste italien. Lors de son arrivée en studio, le pionnier de l’électro se souvient avoir été installé en face de trois micros. «Pour quoi faire ?», a-t-il demandé à un technicien. Ce dernier lui explique qu’il y en avait un au son des «sixties», un autre au son des «seventies» et un au son actuel. «Personne ne verra la différence», indique alors le technicien, avant d’ajouter : «Personne, sauf eux.»
Daft Punk sait s’entourer
Le duo français choisit avec soin ses collaborations. Pour son album «Random Access Memories», sorti en 2013, le groupe s’est donc entouré du pionnier de l’électro Giorgio Moroder, du guitariste membre fondateur de Chic, Nile Rodgers, ou encore de Pharrell Williams. Les Daft Punk accordent également une grande importance à l’esthétique de leurs clips. C’est pourquoi ils font généralement appel à des pointures du cinéma. Spike Jonze a ainsi réalisé «Da Funk» (1996), Michel Gondry mis en scène «Around the World» (1997) et Roman Coppola signé «Revolution 909» (1998).
Daft Punk a réinventé le concert électro
Un beau jour de mai 2006, les Français ont révolutionné le live électro. À l’époque, les concerts dance étaient tout ce qu’il y avait de plus basique en termes d’installation. Génies de la mise en scène, les Daft Punk ont eu l’idée de se produire au sommet d’une pyramide géante au festival de Coachella.
«Personne n’avait jamais rien vu de tel», s’est souvenu le journaliste et écrivain Michaelangelo Matos dans le documentaire «Daft Punk Unchained» de 2015. «Personne n’avait jamais vu un tel niveau de production. Tous ceux qui étaient présents envoyaient des textos à leurs contacts : “Vous avez manqué ça ! C’est la plus grande chose que j’ai jamais vue ! Vous manquez la plus grande performance de tous les temps.”» Avec ce show, Daft Punk a non seulement redéfini la notion de concert mais est également entré dans la légende.