Les nouvelles technologies vont-elles remplacer les humains, y compris dans la formation ? Rien n’est moins sûr. Certes, certains salariés privilégient les MOOCs (les cours en vidéo mis gratuitement en ligne), aux formations irl (= in real life). Et si la formation professionnelle (qu’elle concerne étudiants ou salariés) doit s’adapter à l’évolution galopante du numérique, une présence humaine demeure indispensable. La relation apprenant-formateur reste au cœur du processus.
Le rôle du formateur évolue
Ce n’est pas parce que de nouveaux procédés voient le jour que le rôle du formateur doit disparaître. Il reste toujours présent, mais sa fonction évolue. Si des étudiants de l’industrie ou du bois, par exemple, commencent à avoir recours à des simulateurs de réalité virtuelle pour s’entraîner (comme celui de Wood-Ed Factory, créé par Mimbus), ils ne peuvent pour autant se passer du formateur. Ici, ce dernier devient accompagnateur : il guide les élèves et manipule les technologies. Une présence humaine sur le terrain reste en effet primordiale.
Dans un billet publié sur Le Blog de la formation professionnelle et continue, Grégory Gallic écrit que le formateur doit désormais être un véritable « Digital Worker ». En résumé, il doit être incollable sur les réseaux sociaux, l’utilisation des plateformes collaboratives, l’apprentissage en continu, et il doit également s’adapter aux changements permanents du monde numérique. Enfin, il doit faire preuve d’humilité et admette que, parfois, les apprenants seront mieux informés que lui.
Toujours selon Grégory Gallic, il faut que le formateur fédère une communauté, un réseau : l’apprentissage qu’il dispense ne commence ni ne se termine dans la seule salle de formation. Il doit donc être disponible. La formation elle-même change : elle doit être attractive, se servir de certains outils numériques afin d’être plus moderne, et s’adapter à chaque cas.
Simuler des situations professionnelles grâce aux nouvelles technologies
De nouveaux procédés technologiques sont actuellement testés au sein de formation variées. Ainsi, les étudiants qui souhaitent se spécialiser dans le commerce peuvent simuler un exercice de vente en réalité virtuelle. Ce procédé est dû à l’éditeur de simulateurs Serious Factory et à l’ORT (une ONG spécialisée dans l’éducation et la formation professionnelle). Le principe est simple : à l’aide d’un casque, l’élève dialogue avec un « avatar-client » virtuel qui réagit à sa voix. L’apprenant doit ainsi répondre à des demandes précises et réalistes de son interlocuteur. Objectif pour les futurs salariés : développer leurs compétences en relation client. Mais c’est bien un formateur qui les guide dans cet apprentissage.
Et le secteur de la vente n’est pas le seul à être le terrain d’expérimentation de cette formation 2.0. Celui de l’industrie est également concerné, comme nous l’avons dit. Certains étudiants ont ainsi pu utiliser un simulateur d’apprentissage de la peinture pulvérisée (SimSpray, conçu par la société Mimbus) ou un outil pour apprendre les gestes du soudeur (Wave NG, conçu par la même société).
Dans un autre registre, l’Université Catholique de Lille a mis en place des essais de formations, suivant le modèle du LearningLab, inspiré par les startups américaines. Là, des dispositifs technologiques sont confiés aux étudiants, qui peuvent élaborer des représentations graphiques et partager des documents via des plateformes collaboratives. S’ils fonctionnent, ces dispositifs sont, de surcroît, destinés à être utilisés dans le cadre de formations destinées à des salariés. On le voit, si les technologies sont amenées à modifier le fonctionnement de l’apprentissage, elles ne sont que des outils. L’essentiel de la formation, qu’il s’agisse des étudiants ou des salariés, se joue entre apprenant et formateur.
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