En 2015, 29% des ingénieurs diplômés en France étaient des femmes, selon une étude de l’IESF (Ingénieurs et Scientifiques de France). Si ce nombre montre une parité encore loin d’être atteinte, il n’est pas pour autant négatif. En effet, le nombre de femmes ingénieures est en augmentation. A titre comparatif, l’étude souligne qu’à l’heure actuelle, une femme sur 34 est ou deviendra ingénieure, contre une femme sur 500 parmi la génération qui arrive aujourd’hui à la retraite. Une évolution positive, donc. Les inégalités salariales demeurent cependant importantes.
De plus en plus d’étudiantes ingénieures
Selon l’étude de l’IESF, 20,5% des ingénieurs français étaient des femmes en 2015. Cependant, c’est un secteur où la grande majorité d’entre elles s’épanouit dans son métier : 90% des femmes ingénieures sont satisfaites de leur parcours professionnel, selon une étude publiée en 2016 par l’association Elles bougent. De plus, le secteur des sciences est porteur pour les ingénieurs, puisque le numérique, l’aéronautique et l’énergie recrutent constamment de nouveaux profils.
Et la courbe ne semble pas près de s’inverser, au contraire. Si l’on on voit les statistiques publiées en 2016 par digiSchool.fr, l’INSA de Lyon compte par exemple 42% de filles présentes pendant la première année du cycle ingénieur, et 33% de filles sont présentes jusqu’au doctorat. L’INSA de Rouen comptabilise quant à lui 41% de filles en premier cycle. L’Institut s’est félicité de ces chiffres pour la rentrée 2015-2016 dans un communiqué : « La proportion d’étudiantes continue en effet de croître de manière régulière dans ces filières réputées masculines, avec un public féminin qui représente maintenant 40% des effectifs de première année ». Des écoles comme l’EPITA et Epitech, spécialisées dans l’informatique, comptent toujours un taux très faible d’élèves féminines (9,07% et 4,6% respectivement).
Manque de sensibilisation et des jouets genrés
Pourtant, les femmes ingénieures restent minoritaires. Une absence de parité qui s’explique par plusieurs facteurs, le premier étant le manque d’informations des lycéennes sur les métiers scientifiques. Et force est de constater que les secteurs de métiers préférés des filles et des garçons (au collège et au lycée) sont stéréotypés. Toujours selon l’étude d’Elles bougent, les filles s’intéresseraient en majorité aux métiers du secteur médical et paramédical, du luxe et des médias. A l’inverse, les garçons sont plus attirés par la robotique, le spatial, l’automobile et l’aéronautique. Des préférences qui s’expliquent par un manque de sensibilisation de la part des établissements scolaires.
Mais ce n’est pas tout : une étude publiée en décembre 2016 par l’Institution of Engineering and Technology (IET) démontre qu’un jouet relié aux technologies, aux sciences et à l’ingénierie a trois fois plus de chance d’être commercialisé s’il est destiné aux garçons. Inconsciemment, les jeunes filles seraient ainsi dissuadées d’accéder aux métiers scientifiques, et ce dès leur plus jeune âge. L’IET souligne la responsabilité des fabricants de jouets, des parents, mais aussi des moteurs de recherches (qui orientent les requêtes en ligne). Cependant, les mentalités évoluent : de plus en plus d’associations se créent pour inciter les jeunes filles à choisir le métier d’ingénieur, les écoles encouragent la parité, et la question est de plus en plus ouvertement abordée dans les médias. Une véritable évolution serait-elle en marche ?
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