Chaque nouvelle galette de Nasir Jones est un petit événement dans la sphère du hip-hop. Avec son flow tranchant et clair (ce qui est plutôt rare), ses textes aiguisés et son regard affûté sur le monde, Nas Escobar défend l'étendard d'un hip-hop engagé.
Après le succès de Hip Hop is Dead, revoilà Nas avec un album qui exprime la difficulté, encore aujourd'hui, d'être noir en Amérique, pays des libertés !
Au niveau du flow, rien à dire, c'est un killer. Mais au niveau musical, l'album est quand même un chouia en deçà de Hip Hop is Dead qui ravivait la flamme d'Illmatic (produit par DJ Premier, Large Professor et Pete Rock), son meilleur album à ce jour. Ça manque d'originalité au niveau des beats.
Cependant la verve de Nas est là et l'on s'attarde sur certains titres qui ont valeur d'hymne : Sly Fox vilipende la chaîne info Fox ("You say Big Brother is watching you"), America sur cette société américaine pétrie de contradictions, N.I.G.G.E.R. ou Black Président en soutien à Barack Obama, le morceau qui clôt l'album sur une note d'optimisme.
On pourrait s'étonner de voir The Game et Chris Brown en featuring sur Make the World Go Round. Mais quel plaisir d'entendre les Last Poets sur Project Roach, un morceau jazzy spoken word - très bref - à l'ancienne qui arrive jute après Fried Chicken featuring Busta Rhymes. Les deux meilleurs MC de la côte Est rappent ensemble sur une prod' signée Mark Ronson !
A écouter les oreilles grandes ouvertes !