« Au cours des quatre dernières décennies, les jeunes salariés américains ont vu leurs salaires baisser de 5,5% », selon les statistiques publiées par le US Census Bureau et relayées par le Washington Post. Et les chiffres sont parlants : en 1975, d’après l’étude, les salariés âgés de 25 à 34 ans gagnaient en moyenne 37 000 dollars par an. En 2016, leur salaire est de 35 000 dollars annuels. Et pourtant, le niveau d’éducation et d’études des jeunes est nettement supérieur en 2016 à celui d’il y a quarante ans. Comme l’indique l’analyse, 37% des étudiants ont obtenu leur bachelor l’an dernier, contre 22,8% en 1975.
70% de femmes dans la vie active, contre moins de la moitié en 1975
Paradoxalement, c’est ce facteur de bonne éducation qui constituerait un obstacle supplémentaire pour obtenir un poste intéressant. Par le passé, les jeunes diplômés qui candidataient dans une entreprise pouvaient avoir l’avantage face à des candidats plus âgés et moins qualifiés. Aujourd’hui, les jeunes doivent faire face à une concurrence ayant certes quelques années de plus, mais tout aussi compétente et au courant des tendances actuelles. De plus, l’économie, inégale, offrirait moins d’opportunités à la génération Y qu’à celle de ses aînés.
Autre raison de la baisse générale des salaires : l’augmentation massive des jeunes femmes dans le monde du travail. En 1975, un peu moins de la moitié des femmes de 25 à 34 ans étaient salariées, et seules 18,4% détenaient un bachelor. Des chiffres qui ont connu une augmentation importante : en 2016, 70% des femmes de la même tranche d’âge sont dans la vie active, et 40% D’entre elles sont diplômées d’un bachelor. « Ce déclin est une forme de progrès », peut-on lire sur le Washington Post. En effet, les femmes sont plus nombreuses à travailler (et heureusement), mais elles sont toujours moins bien payées que les hommes, même si leur salaire a augmenté de 28,5% au cours des quatre dernières décennies. A l’inverse, les hommes auraient vu leur salaire diminuer, alors qu’ils ont, eux aussi, un meilleur niveau d’études qu’il y a quarante ans.
Le niveau d’études est moins pris en considération
Le niveau d’études des jeunes actifs est nettement supérieur à celui de la génération précédente. Et pour cause : beaucoup de salariés plus âgés n’ont jamais terminé leurs études, voire le lycée. Désormais, les jeunes salariés américains ont reçu ce que les Américains considèrent, précise le Washington Post, comme une éducation standard : ils ont fini le lycée et possèdent au moins un bachelor. La situation est plus ou moins la même en France, où les jeunes lancés sur le marché du travail sont au moins diplômés d’une licence !
De plus, selon l’économiste Gary Burtless, l’inégalité des salaires est croissante aux Etats-Unis, ce qui a pour conséquence d’empêcher les travailleurs les plus pauvres de connaître la même progression financière que la génération précédente. Comment la situation va-t-elle évoluer au cours des prochaines années ?
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