En mai dernier, nous avions évoqué une étude du cabinet Roland Berger qui pointait du doigt le retard de la France concernant la formation professionnelle. L’Hexagone souffrirait en effet d’une véritable « disruption digitale » par rapport aux autres pays européens. On note en effet la naissance de méthodes de formations ludiques qui s’appuient sur le numérique (comme les fablabs ou les gamification) qui sont encore très peu présentes en France. Les formations à distance et multimodales sont encore sous-développées. Cela changera-t-il avec la réforme prévue par le gouvernement ?
Réforme de la formation professionnelle : c’est encore flou
L’aspect important de la réforme est l’accès facilité à la formation professionnelle pour les jeunes, les salariés et les demandeurs d’emploi. Ce qui inclut une modification du Compte Personnel de Formation (CPF). Les actifs pourraient également choisir plus librement leur formation et la structure qui la dispense. Il y aurait également la création de nouveaux labels qualitatifs pour certifier la qualité des formations.
On sait également que le gouvernement a lancé un plan d’investissement de 14 milliards d’euros dédié à la formation de 1 million de jeunes et un million de chômeurs avec peu de qualifications. Pour le reste… c’est encore flou, et les médias comme les professionnels de la formation ne peuvent que spéculer en s’appuyant sur le programme d’Emmanuel Macron. La réforme est censée être effective courant 2018.
Quelques pistes sur les prochains changements
En juillet, un rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) dressait un constat clair : plus de 50% des organismes privés de formation n’ont réalisé aucune prestation en forme digitale en 2016, et seuls 4% de ceux qui l’ont fait en ont tiré plus de 50% de leur chiffre d’affaires. Cette étude propose également plusieurs pistes pour opérer une transition de la formation professionnelle vers le numérique. Parmi lesquelles :
. Développer un plan de formation des actifs aux compétences numériques (en particulier les moins qualifiés)
. Que la problématique de la formation professionnelle à distance soit intégrée dans une concertation au niveau national
. Evaluer les résultats comparés des formations classiques (en présentiel) et les formations multimodales
. Instaurer une banque nationale de ressources pédagogiques et techniques « ouvertes et gratuites » de la formation professionnelle, destinées aux organismes de formation (en partenariat avec les régions)
Reste à savoir quelles mesures seront concrètement mises en place.
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