Loin de l'expérience slasher movie proposée par Until Dawn, Rush of Blood préfère manier la VR à des fins plus originales, une attraction dédiée à l'horreur ! Le joueur rejoint ainsi son wagon et parcourt plusieurs niveaux en repeignant le décor du sang de ses victimes. Pistolet à air comprimé ou mitrailleur, fusil à double canon, Supermassive Games ne lésine évidemment pas sur les gadgets pour assurer les plaisirs sadiques et fait grimper l'horreur crescendo. On aime le concept, mais cela ne suffit pas encore à évoquer le grand jeu.
Parc à thèmes
Ici, chaque niveau représente un thème bien connu du cinéma d'horreur. Les clowns sadiques, les fantômes, l'asile, l'hôtel, tous les clichés y passent avec une volonté de faire sursauter son audience du canapé, le fameux jump scare. Les effets d'horreur n'ont rien à voir avec ceux de la démo de Resident Evil 7, mais plus vous avancez dans le jeu et plus Supermassive Games se fait plaisir. Globalement, le studio réussit donc son pari de train fantôme revisité en réalité virtuelle... mais se loupe sur d'autres détails plus gênants.
L'horreur visible
On le sait, le PSVR est une réalité virtuelle low cost et ne permet pas une finesse graphique idéale. Nous avons laissé nos yeux sur les décors de Here They Lie, au point d'annuler le test (et vous ne loupez pas grand chose), et les choses ne vont pas en s'améliorant avec Until Dawn : Rush of Blood. Mais pour le coup, Supermassive Games a moins d'excuses car il s'agit d'un shoot sur rail et non d'une action libre. Ici, le bestiaire est si pixelisé que l'on a l'impression que le studio a piqué la technologie maladroite des productions Acclaim de 1995, catégorie Street Fighter The Movie, avec des acteurs digitalisés.
L'autre problème concerne la redondance des situations. Oui, un train fantôme a du mal à se renouveler, mais sans attendre de la variété dans les décors, on pouvait espérer plus d'originalité dans la frousse. Or, Rush of Blood a tendance à répéter un peu trop ses effets au point de perdre parfois en surprise.
Les petits désagréments
On l'a dit on le répète, le motion sickness est un problème individuel. Chez nous, Rush of Blood a souvent frôlé le drame, notamment lorsqu'il s'engageait sur une descente rapide à la manière des montagnes russes avec obligation de bouger son corps pour éviter les pièges du décor. Le monstre suivant avait beau faire tous les efforts du monde pour nous effrayer, notre mental était plutôt concentré à retenir l'inévitable. Nous avons eu aussi de nombreux défauts de calibrage avec l'impossibilité de repositionner le centre de l'écran en maintenant la touche Options. Et avec nos mains braquées vers la gauche ou la droite, le reboot était obligatoire.
Le problème n'arrive pas chez tout le monde, mais on préférait le préciser. Bref, Until Dawn : Rush of Blood n'est pas un grand jeu, encore moins un beau jeu, mais réussit son rôle de divertissement original en VR. Et à 20 €, quand on connaît le prix d'une entrée chez Disney, on choisit tout de même d'être indulgent pour ce premier essai.