Les joueurs Vita sont toujours ravis lorsqu'une nouveauté débarque en magasin, surtout lorsqu'il s'agit d'une production japonaise et qu'elle est signée Kenichiro Takaki («émoustilleur» de sens depuis Ikki Tousen sur PlayStation 2 en 2007). L'assurance d'un jeu complètement barré et dont le format portable permet de ne plus se faire griller par ses proches. Surtout lors d'une séance «arrachage de fringues» ou projection fatale entre les tentacules d'un poulpe, sur le téléviseur familial un dimanche après-midi, ça passe rarement bien. Bref, il y avait de bonnes raisons d'être content à l'annonce de Valkyrie Drive... dommage que le constat soit moins glorieux en jeu.
Senran Kagura -2.0
Car Valkyrie Drive est une copie conforme du cahier Senran Kagura mais avec six personnages jouables (deux autres ont été rajoutées en DLC payant) contre trente-quart de départ pour Estival Versus (et bien plus encore en DLC). Elles sont certes plus détaillées, mais n'ont pas le même capital sympathie ni la variété de gameplay. Pour le reste, il s'agit des mêmes menus avec toujours cette loterie de sous-vêtements, ce dressing pour changer de tenue, et la possibilité de les «embêter» sur l'écran tactile.
Le studio a bien tenté d'ajouter quelques nouveautés comme un mini-jeu injouable où vous devez toucher des cœurs au bon moment pour exciter la belle et la faire grimper haut niveau (jeu de mots de l'année...). Mais la récompense, dont un sous-vêtement inédit horrible, est bien maigre. La régression est donc totale.
Dans l'arène
Là où Senran Kagura assure des combos spectaculaires et accessibles, Valkyrie Drive ajoute des touches chargées pour se donner de faux airs tactiques. Mais il n'est pas précis, même pour un habitué des jeux de baston, et le résultat n'est pas gratifiant vu la qualité de la chorégraphie. Le jeu tente aussi de se démarquer en proposant des binômes de héros. L'un attaque, l'autre se change en arme une fois la jauge de Drive pleine, pour libérer de nouveaux coups.
Mais là encore, si la mise en scène est globalement réussie (lorsque les deux personnages fusionnent), on déplore la perte de rythme. Car vous passez toujours la première partie de votre combat à faire grimper les jauges pour activer les trois Drive, puis à les remplir de nouveau pour accéder aux attaques spéciales. C'est plus lent et long, que bon. Et c'est globalement le souci de cette nouvelle série qui ressemble à un Senran Kagura sous prozac. Ce n'est pas mauvais... mais face à Estival Versus, le pauvre ne fait pas le poids.