De prime abord, Unravel est un jeu que l'on pense aimer. Les trailers présentés sont fantastiques, les photos font bonne impression, tous les éléments sont là pour craquer à l'aveugle le jour de sa sortie. Et le jeu marche très bien au début. On dirige ce personnage intriguant fait de laine dans un décor techniquement renversant et bercé par des sonorités celtiques un peu trop larmoyantes mais efficaces. Le premier niveau permet de se familiariser avec les ficelles (…) du jeu et on se sent rapidement à l'aise avec la prise en main. Puis on passe au niveau suivant.

Retour à la case départ
La fois suivante, on dirige toujours ce personnage fait de laine dans un décor techniquement renversant et bercé par des sonorités... qui commencent à agacer. Il faut dire que si musicalement les thèmes sont superbes, ils tournent en boucle toutes les vingt secondes. À force, on se croirait piéger dans un ascenseur celte mais passons. Maintenant que le joueur est familiarisé avec le gameplay de Unravel, il se contente de répéter les mêmes gestes sur la suite du niveau... et le suivant... puis le suivant encore.
En fait, il ne fait que répéter les mêmes choses avec une ou deux variantes. Il pousse un coquillage au lieu d'un rondin ou d'une pierre, mais la base elle, ne souhaite pas évoluer. Et puis le jeu ne suit aucune règle. Dans Mario, quand on saute sur un champignon, on l'écrase. C'est simple, précis et ça ne change pas d'un tableau à l'autre. Dans Unravel, on vous apprend à construire des ponts en reliant deux points par un fil et à vous en servir comme trampoline. Las, cette option est prédéfinie sur chaque niveau, si vous reliez deux points à un autre endroit, il ne se passera rien. Sans doute pour éviter de traverser les niveaux trop rapidement. Et si la difficulté n'est pas insurmontable, il arrive de bloquer bêtement à cause d'une physique qui n'a pas fonctionné correctement. Comme ce rondin censé avancer sur l'eau et qui n'a pas bougé la première fois... nous contraignant à trouver d'autres solutions alors que la seule viable, était de relancer la séquence pour réparer le bug.
Un test préventif
Bien entendu, Unravel n'est pas un vilain bougre et l'achat est justifié rien que pour sa direction artistique. Il fallait juste remettre les pendules à l'heure et gommer l'idée de chef d’œuvre que l'on entrevoyait en vidéo et ce jeu correct obtenu à l'arrivée. La durée de vie ne dépasse pas les six heures mais ce n'est pas négatif, vu la redondance des situations. Alors effectivement, on peut sembler sévère. Unravel est si charmant en photo, si poétique dans l'idée, qu'on lui donnerait le bon Dieu sans confession (expression de vieux).
Malgré tout, il y a eu un avant Unravel avec des jeux cent fois plus brillants et talentueux. On pense à Limbo qui associe génie artistique et gameplay aux petits oignons, à Trine 3 pour le mix puzzle et plateforme, ou à l'introduction de Ori and the Blind Forest qui atomise toute tentative émotionnelle de Unravel en une seule introduction. Electronic Arts nous livre donc un petit jeu sympathique, excellent par moment, mais trop inégal pour évoquer le coup de cœur de l'année.
