Street Fighter II n'a besoin d'aucune présentation. Les plus jeunes connaissent son extrême popularité. Les vieux radotent encore sur ce jour où ils ont découvert le jeu dans un bar, et ont appris l'existence du hadoken en réalisant un quart de cercle vers l'avant avec le stick.
Bref, Street Fighter II est le jeu de baston le plus populaire de l'histoire et il était évident que Capcom l'adapterait un jour sur Nintendo Switch. On les attendait en revanche, un peu moins gourmand.
La gourmandise, ce vilain défaut
Pour jouer à cette énième édition de Street Fighter II, il faudra débourser 39,99 € (les boutiques en ligne pratiquent déjà un rabais de 10 € en précommande).
Et si certains évoquent le coût élevé d'une cartouche, il s'agit là du prix sur l'eShop. On abandonne donc déjà l'idée de l'achat en dématérialisé.
Contre cette somme improbable, le joueur repart avec une adaptation du jeu sortie en 2008 sur Xbox 360 et 2009 sur PS3 sous le nom de Super Street Fighter II Turbo HD Remix.
Avec des graphismes retravaillés par les studios UDON (les auteurs des Comics Street Fighter), un mode en ligne, et dix-sept combattants jouables, pour un total de 14 €.
En 2017 sur Nintendo Switch, et pour 25,99 € de plus, vous repartez avec deux combattants inédits (Evil Ryu et Violent Ken), de belles illustrations, et l'idée la plus ratée de cette génération : La Voie du Hado.
Dans ce mode, vous tenez les deux Joy-Con de votre console dans les mains et mimez des gestes à l'écran pour observer Ryu (la caméra se situe à la première personne) balancer ses attaques spéciales contre des vagues d'ennemis.
On sentait le gadget, on l'attendait au moins amusant. Mais les gestes sont mal reconnus, le mode est redondant au possible, bref, c'est tout simplement raté.
La nostalgie, ce péché mignon
Ultra Street Fighter II ne fonctionne donc pas dès qu'on s'intéresse à ses nouveautés. Violent Ken et Evil Ryu n'apportent strictement rien au jeu, la « hit box » (qui représente la zone des dégâts) énerve toujours autant depuis la réédition HD Remix, et La Voie du Hado ne sert à rien.
Toutefois, si vous activez les options pour retrouver les graphismes d'origine et la bande son d'époque, vous obtenez toujours ce jeu de baston indiscutablement génial. Même si on ne comprend pas trop le remplissage des bandes noires (pour s'adapter au format 4/3) avec un fond d'écran décalé.
Mais cette année, il est aussi transportable partout, et avec une option pour affronter les amis en ligne ou en local.
Tant que la Switch ne proposera aucun stick arcade, ce ne sera évidemment pas la version la plus jouable. Mais rassurez-vous, tout sort parfaitement à l'analogique. Même sur un simple Joy-Con pour se battre en local ou tenter l'option coop (deux joueurs affrontent Violent Ken), le gameplay n'en souffre pas trop.
Il s'agit donc à la fois d'une version très réussie et aboutie de Street Fighter II, mais dont les ajouts sont globalement inutiles, et le prix frôle l'indécence. On vous laisse seul juge.