Depuis 2005, les Tales of ont toujours su se démarquer par cette esthétique très «dessin animé japonais» éloignée du cahier des charges Square Enix, et une aventure old school enrobée dans un système de combat ultra dynamique. Vingt ans plus tard, la formule n'a pas changé ! Et même s'il ne s'agit pas d'un grand épisode (Destiny 2, Rebirth et Vesperia conservent la tête du classement), le public occidental peut remercier Bandai Namco d'avoir fait l'effort de l'adapter, le traduire en français et même d'inclure les voix en japonais ou en anglais au choix.
On excuserait presque l'absence du générique chanté, remplacé par une version instrumentale toujours aussi détestable (ce n'est pas le premier épisode à retirer la chanson d'origine), mais surtout inapproprié à notre époque. À Namco Bandai d'arrêter de croire que le Monde en 2015 ne peut pas apprécier une chanson en japonais.

Les défauts, on en parle ?
Alors oui, ce n'est pas parce que le public est ravi de goûter à un nouveau Tales of qu'il faut fermer les yeux sur tous les soucis. Les graphismes par exemple, sur notre version PS4, qui frôlent le rendez-vous chez l'ophtalmo pour cet excès de défauts des années PlayStation 2 : scintillement omniprésent (décor qui clignote) et clipping (décor qui apparaît à retardement).
Puis il y a cette caméra indécente qui se place dos au joueur. L'idée de se battre à l'endroit même où vous avez touché l'ennemi est géniale, mais pas dans un intérieur ou un couloir. Là, vous voyez le mur en gros plan et ne comprenez pas où taper ! Au niveau des défauts, on pourrait aussi lui reprocher un scénario un peu trop léger et une volonté encore maladroite de traiter des problèmes de racisme sans le bagage derrière. Le sujet est passionnant, encore faut-il le traiter avec un peu plus de sérieux.
On terminera enfin avec le choix très discutable de nous présenter un personnage central pendant un an d'actualités. Pour au final, nous le virer du casting au bout de dix heures de jeu. Mais pas de spoiler, vous le découvrirez bien assez tôt.
Mais alors... on achète ?
Mais évidemment que vous achetez ! Ce n'est pas tous les jours que le Japon s'invite à la fête chez nous, surtout avec cet aspect old school qui manque à cette génération trop sérieuse. Les dialogues sont drôles, le cynisme d'Edna pardonne la discrétion scénaristique et il y a le contenu pour vous faire tenir soixante-dix heures devant votre écran. Alors tant pis si les débuts sont laborieux.
Puis le combat est toujours aussi efficace. Le jeu introduit l'Armatus, qui permet à notre héros de revêtir une armure divine accompagnée d'une arme et d'un élément spécifique. Et le jeu insiste bien là dessus en créant des combats non plus liés à vos points d'expérience surélevés mais plus à votre capacité à gérer parfaitement les faiblesses de votre cible. Vous augmenterez de niveau, mais les statistiques évolueront avec les plantes récoltées et l'équipement fusionné. Le jeu aurait d'ailleurs mérité un tutoriel plus élaboré.
Enfin, on félicitera le binôme de compositeurs qui nous livre l'une des meilleures OST de l'histoire des Tales of. Notamment Go Shiina et le thème du temple de l'eau.
