S'il fallait retenir quatre noms de l'arbre généalogique Tales of, on citerait sans doute le premier (Phantasia), le meilleur (Rebirth), le plus populaire (Symphonia), et le sauveur d'une génération JRPG low cost (Vesperia).
La série Tales of connaît malheureusement une sévère baisse de régime depuis 2011, et finit d'assommer ses dernières groupies avec le très dispensable Tales of Xillia 2, et le décevant Tales of Zestiria. Mais parfois, un miracle arrive...

Zestiria 2.0
Tales of Berseria se déroule dans le même monde que Tales of Zestiria (mais dans un lointain passé) et les références sont nombreuses.
On y parle du berger, de futurs lieux clés encore en construction, et tous reconnaîtront Zaveid qui avait déjà des pulsions suicidaires à l'époque, et la soeur de Eizen. On rassure les sceptiques, la carte n'a rien à voir et le jeu a gommé aussi toutes les erreurs de son aîné, ou presque.
Il nous faudrait sans doute une journée entière pour lister les innombrables améliorations, mais on va retenir le nouveau système de craft qui ne nécessite plus une licence en stratégie inversée pour le comprendre (débloquer le Platine de Zestiria nécessitait de l'assimiler parfaitement, on en fait encore des cauchemars).
Ici, on démantèle les armures inutiles pour récupérer la matière première et améliorer l'équipement jusqu'à dix fois. Vous guettez simplement le premier bonus de l'armure, et portez l'objet pendant X combats pour le maîtriser définitivement. C'est aussi basique que très efficace.
Une aventure tout confort
Tales of Berseria, c'est aussi du mini-jeu à la pelle pour débloquer des objets cosmétiques.
Vous allez servir les clients exigeants d'un restaurant, jouer à un vieux jeu de cartes japonais (aussi présent dans Yakuza 0), exploser des ballons en temps limité, réaliser votre meilleur combo pour battre les records, sauter le plus loin possible, le studio a été particulièrement généreux cette année.
Et il l'a été aussi sur le système de bonus (vitesse de course, nombre de coffres restant sur la carte, bouclier amélioré en combat, etc.) qui coûtait hier un certain nombre de points, et demande juste un pré-requis aujourd'hui pour être actif de façon permanente.
En fait, Tales of Berseria est un Zestiria qui sort de sa phase bêta et réussit tout ce qu'il entreprend.


Le retour de la grande baston
Mais cette année, il fallait surtout revoir le système de combat.
Et cela commence par des arènes dédiées qui gomment tous les problèmes de caméra de Tales of Zestiria (dans un couloir, vous ne vous battrez plus dans cet espace confiné mais une zone dédiée et bien espacée).
Le jeu ne se contente plus d'une touche d'action et propose une formation en quatre par quatre : quatre touches d'attaque, quatre coups enchaînés par touche.
Vous devez ensuite vérifier le point faible de l'ennemi en appuyant sur R1, et placer les bonnes techniques (ou Artes) qui permettront de casser sa garde, l'assommer pour doubler la puissance de vos coups, et créer des combos ravageurs.
Les deux seules difficultés concernent la gestion des JP pour switcher de héros en plein enchaînement ou envoyer une attaque dévastatrice, et vos cinq âmes qui déterminent le nombre de coups que vous pouvez porter.
Sur le papier, tout cela sonne barbare mais contrairement à la (mauvaise) démo du jeu, le jeu vous apprend tout parfaitement et sur la durée. Vous maîtriserez sans problème son système... et l'adorerez vu sa nervosité, son rythme, et sa démesure.
La malédiction s'achève
Bandai Namco Entertainment met un coup de frein dans sa descente aux enfers débutée en 2011 et nous offre enfin un vrai Tales of. Voire le jeu qui compléterait notre Top 5 des meilleurs épisodes avec les quatre cités en introduction. Mais il nous reste encore à finir un jour Tales of Destiny 2 sur PSP ou PS2 pour envisager le classement !
Il y a encore des efforts à faire au niveau de l'architecture des donjons, mais c'est du détail quand on constate les innombrables efforts déployés pour proposer une vraie aventure.
Et une aventure soutenue par un casting génial et parfaitement équilibré en terme de profils. En tête, la divine Velvet (meilleur personnage principal de la série depuis Yuri dans Tales of Vesperia) qui ne se contente pas de regarder tout le monde avec un air ténébreux qui pourrait vite devenir lassant, et les réactions improbables de Magilou qui apportent la juste dose d'humour et de folie pour alterner épique et légèreté.
Enfin, le studio nous gâte en conservant le générique d'ouverture chanté en japonais, mais aussi le doublage japonais et l'intégralité des textes en français.
Seule ombre au tableau, le jeu bloque toujours la touche Share de la PS4 pour une question de licences. Si vous appréciez, comme nous, prendre vos photos et les partager, ce sera sur PC.
Bref, que vous aimiez la série ou le RPG japonais en général, Tales of Berseria est un achat « les yeux fermés » et un nouveau coup de cœur en provenance du Japon qui, décidément, nous gâte depuis le début de l'année !
