Sword Art Online, c'est un poids lourd du light novel / manga / animé qui a su convaincre les japonais, envoûter les américains et peu à peu envahir l'Europe avec son contexte extrêmement prenant. Il relate l'histoire de Kazuto Kirigaya, un jeune étudiant japonais expert des VRMMORPG, des jeux massivement multijoueur dans lequel on projette son corps dans un jeu vidéo grâce à un casque virtuel (on s'en rapproche !). Mais en tentant l'expérience SAO, il découvre qu'il ne peut plus se déconnecter du jeu et que s'il meurt «in-game», il meurt aussi dans la vraie vie. Pour s'en sortir, il doit affronter le maître et concepteur du jeu Akihiko Kayaba au 100 ème étage de l'Aincrad. Mais le combat se déroulera finalement au 75 ème.
Pour le deuxième jeu de cette génération (le précédent Hollow Fragment est sorti aussi sur PS4 et Vita), Bandai Namco confie l'adaptation à Artdink et choisit le décor du deuxième VRMMORPG ALfheim Online. Le contexte se déroule donc après les événements de l'Aincrad... mais aussi après ceux du troisième Arc, Phantom Bullet. Du moins c'est que le joueur imagine vu la présence de Sinon et du nouveau modèle de Kirito (l'avatar de Kazuto). Vous connaissez à présent le contexte, place au jeu !
Vers une expérience accessible
Lost Song est un action RPG qui mise sur une très grande accessibilité pour convaincre son public, mêlant aussi bien des joueurs que des lecteurs de Sword Art Online. Un léger pourcentage du jeu attirera toutefois les plus hardcore d'entre vous avec ce combat contre Black Lotus (une guest de l'univers Accel World, un light novel / manga / animé du même auteur que SAO), ou les dernières quêtes bonus jouables en ligne avec d'autres amis. En tout cas soyez rassurés (ou tristes), 95% du jeu est très... très... très simple.
Action planante
Ici, tout se joue avec deux touches d'attaque, quelques combos qui varient très légèrement selon l'arme utilisée et un peu de magie. Une vision finalement très Warriors-like avec des notions de RPG qui vont de la montée de niveaux (jusqu'à 1000) avec la possibilité de débloquer de nouvelles compétences, à la recherche de matière première pour mettre les compétences de Lisbeth, la forgeronne attitrée, à rude épreuve. Elle s'en servira ensuite pour booster vos armes de dix niveaux.
La vraie surprise de Lost Song se situe au niveau du déplacement puisque vos héros volent, c'est la particularité de ALfheim Online. Le temps d'adaptation est nécessaire pour gérer les distances, les hauteurs et ne pas perdre son sens de l'orientation contre un combat de dragon, mais le gameplay est étonnamment réussi. On ne peut pas en dire autant du ciblage, qui doit sans doute être dans notre Top 3 des pires ciblages de tous les temps.
Un mauvais RPG
Un jeu vidéo est bon ou mauvais mais ne doit pas se destiner à une cible pour pardonner ses défauts, c'est pourtant le cas de Lost Song qui flirte avec le niveau zéro du dépaysement. Le jeu compte quatre cartes ouvertes identiques et le constat ne s'améliore pas dans les donjons qui utilisent la même architecture avec quelques salles placées différemment pour faire illusion. Quant aux graphismes, l'ensemble demeure assez bas de gamme, de quoi faire passer Tales of Zestiria pour un jeu PlayStation 7. Alors non, le fan de RPG curieux peut rebrousser chemin, Lost Song n'est pas pour lui.
Une bonne entrée en matière
Alors soit, Lost Song est un très mauvais JRPG sans aucune ambition si ce n'est celle de convaincre les groupies de la licence. Mais quand on aime Sword Art Online, on apprécie le fait de voler librement dans le décor ou de suivre les innombrables dialogues très drôles du jeu et pour une fois, intégralement sous-titrés en français. Contrairement à Hollow Fragment, le joueur n'est pas obligé d'embarquer Kirito dans son équipe, mais peut se faire plaisir en partant avec Sinon, Philia et Black Lotus... enfin s'il a du goût.
Bref, tous les défauts évidents du jeu sont pardonnés par l'univers et cette prise en main très accessible. On regrettera sans doute la quête d'Excalibur (un clin d'oeil à l'Arc annexe Caliber) qui se résume à un pauvre donjon de plus et on oubliera le scénario, digne d'un hors-série Naruto pour passer les vacances d'été, assez rapidement. Mais si vous sortez des deux saisons disponibles sur Netflix, des bouquins ou des mangas, et que vous souhaitez découvrir l'univers Sword Art Online en jeu vidéo, alors Lost Song reste l'expérience la plus accessible. Plus tard, nous parlerons de Hollow Fragment qui est un bien meilleur jeu vidéo, mais plus facilement détestable. Et vous serez à jour pour découvrir le prochain Hollow Realization prévu fin 2016 !