Shadow Warrior 2 est l'héritage des années 3D Realms (Shadow Warrior version 1997, Duke Nukem), des productions badass qui misent tout sur le défouloir, la violence des armes, l'humour gras, sans se soucier de la logique de la situation ou une narration bien ficelée. Bref, tout pour faire fuir ceux qui ne jurent que par l'intelligence de Half-Life et Bioshock. Pour cette suite, Flying Wild Hog repousse les frontières du n'importe quoi en créant un jeu à la fois plus riche, plus beau, plus bourrin encore, mais perfectible sur certains points. Pour autant, on ne boudera pas notre plaisir car la proposition est globalement bonne.
L'art de la guerre
Lo Wang n'est pas le héros américain type. Il n'a que faire de sauver le monde, et la veuve peut crever avec son orphelin dans une ruelle, il ne bougera que si ça lui rapporte de l'argent. Son plaisir, il le prend avec le maniement des armes et des pouvoirs occultes. Katana, tronçonneuse, fusil Gauss, pompe, roquette, acide, feu, ténèbre, Lo Wang veut la totale et l'obtient cette année avec l'arsenal le plus dingue du FPS moderne, en compétition avec Borderlands.
D'ailleurs, Shadow Warrior 2 ne tait pas son inspiration et reprend tous les codes du hit de 2K. On retrouve le système de loots aléatoires dans les coffres, sur les boss et mobs élites, et tout un panel d'armes qu'il faudra améliorer avec d'innombrables gemmes de couleurs (de gris à rouge pour légendaire). Un ensemble idéal qui pousse à la rejouabilité constante en solo comme en coopération (jusqu'à quatre) pour créer le Lo Wang parfait.
Plaisir durable
Une partie de Shadow Warrior 2 ne dépasse pas les neuf heures, contenu principal et annexe compris. Cela peut sembler court, mais le but est de recommencer l'histoire en grimpant petit à petit les échelons pour débloquer un meilleur équipement et des loots légendaires redoutables. Le cahier des charges tient finalement plus du hack'n slash que du FPS classique. Ajoutez à cela une coop et vous avez de quoi y retourner souvent. Même si seul l'hôte valide ses objectifs, les autres se contentent des loots.
Difficulté instable
Au rayon des problèmes, on note une faille dans la difficulté. Et notamment le combo «invisibilité + coup à 360°» après avoir fini le jeu, qui permet de rouler sur le New Game + en difficulté supérieure sans sourciller. Pour cela, il suffit d'ajouter des gemmes qui redonnent de la vie et du ki sur le Ryuken (tombe à 100% sur le boss de fin). Ainsi, vous êtes invisible et attaquez tous les ennemis autour avec un énorme bonus de dégâts et de régénération qui permet d'enchaîner cette technique quasi indéfiniment.
Bref, « il ne faut pas tant souffrir pour être Wang », contrairement à l'appellation de la difficulté maximale. L'autre point noir concerne les décors ouverts peu nombreux. Puisque les missions vous renvoient constamment dans les mêmes zones, la redondance est inévitable.
Toujours avec plaisir
En dépit de ses lacunes, Shadow Warrior 2 est un excellent défouloir et une bien meilleure proposition que le récent Doom. Sa technique n'est pas parfaite mais l'ensemble demeure très propre et assure un framerate stable sur une GTX 970 avec toutes les options au max. On espère juste que pour une éventuelle suite, le studio affinera son système de loots avec des améliorations vraiment utiles. Ici, les possibilités sont nombreuses mais il y a tant à boire et à manger que l'on arrête à force de tout combiner.