De loin, le chapitre VII ressemblait à cet enfant illégitime qui tentait de se faire une place dans la famille Resident Evil sans respecter ses codes, son ADN. Mais de près, c'est plutôt fou comme il ressemble à ses pères, avec cette même ambiance folle, ces innombrables sursauts, et même ces tares !
Soyez rassurés donc, Capcom n'a pas bu un coup de trop, n'a pas fait un pari raté durant une soirée arrosée, il s'agit d'un vrai Resident Evil !

Alors ces tares ?
Autant se débarrasser des choses qui fâchent et cela commence par Ethan, notre nouveau « héros » qui n'a de héros que le nom. Car le pauvre n'a pas grand attrait et se fait constamment voler la vedette par la famille Baker et leur fille adoptive.
Ethan n'est pas Chris Redfield ou Léon S. Kennedy, c'est juste Monsieur-tout-le-monde coincé dans une baraque insalubre car il n'a pas pensé à appeler les flics après avoir croisé son premier cadavre.
L'autre chose qui fâche, c'est cette horreur scriptée. Celle que l'on repousse uniquement après avoir compris ce que le studio attendait de nous, comme « mettre une cassette vidéo dans le magnétoscope pour stopper le père Baker qui nous poursuit depuis trente minutes ». Ce père que l'on déteste depuis cette fameuse scène dans un garage où il fallait réussir des créneaux improbables pour en venir à bout (mais on vous laisse le soin de le découvrir).
Bref, Resident Evil VII est à la fois moderne dans sa mise en scène et très old school dans son approche... et tombe même dans l'horreur comique des années 80, lorsque l'acteur se fait trancher la main et semble avoir autant mal que s'il s'était coupé avec une feuille de papier.
Reste à savoir si cet aspect absurde est volontaire et drôle, ou juste loupé et maladroit.
Annoncé sous X, né sous RE
Pour être honnête, on ne pensait pas que Resident Evil VII serait un « vrai » RE. Avec cette vue subjective, ces quelques démos qui misaient tout sur le décor et un ou deux sursauts, Capcom prenait d'énormes risques.
Mais le pad en main et quelques heures dans les dents, il faut bien reconnaître que l'éditeur a respecté son cahier des charges.
À commencer par ces innombrables portes fermées par des mécanismes improbables, en passant par cette énigme que l'on résout en recréant une forme en ombre chinoise, ou ce craft basé sur des éléments à combiner.
Et si la première partie mise beaucoup sur l'ambiance et ces personnages invincibles, revival des années Resident Evil 3 et son célèbre Nemesis, la seconde assure la part d'action indissociable d'un bon Resident Evil.
Vous aurez donc du bestiaire à occire au flingue, au pompe... et à tout ce que vous trouverez dans ce coin paumé de Louisiane. Alors, soyez rassurés, Resident Evil VII ne s'est pas trompé de famille, il a juste tenté des choses... et cela fonctionne la majeure partie du temps.


Un mot sur la VR
On vous le disait dans notre précédent Top, Resident Evil VII est la première véritable expérience en VR.
Pas une démo de soixante minutes ou un tutoriel de trois heures avant un contenu majoritairement multijoueur, mais un solo que vous jouerez intégralement au casque. Et autant vous dire que la plupart des joueurs n'en sortiront pas indemnes.
Car il y a une différence entre faire le fanfaron dans son salon en pleine journée devant son téléviseur, et voir l'intégralité de son corps projeté dans la maison des Baker. On peut vous assurer qu'échapper au père dans un couloir n'a pas le même impact lorsque vous ne pouvez même pas vous rassurer en tournant la tête.
Après, c'est à la fois génial et cauchemardesque... et en toute honnêteté, nous avons tenu quarante minutes avant de balancer le casque en hurlant.
Une horreur tout public
Capcom a sans doute été maladroit avec ses démos qui semblaient viser les cinéphiles, les amateurs d'ambiance, en arborant une horreur limite pompeuse et proche de P.T. (la démo du Silent Hill abandonné).
La version finale de Resident Evil VII est bien plus accessible et vise tous les publics. Du manchot qui ne s'offusque pas de mourir souvent car le jeu sauvegarde tous les dix mètres, au joueur professionnel qui se fera un plaisir de battre les meilleurs speedruns (comptez dix heures la première fois pour le finir).
Bref, tant que vous aimez l'horreur ou simplement avoir peur, vous aimerez ce jeu car c'est du bon Resident Evil. Sans doute pas de ceux qui marqueront une génération comme le premier et le quatrième, mais qui n'a assurément rien de ridicule ou d'expérimental !
