Le premier NieR est un jeu vidéo sorti le 22 avril 2010 sur PlayStation 3 et Xbox 360.
On se souvient encore de ses compositions puissantes, ce scénario à embranchements multiples et peu favorables à une « happy ending », et ce casting complètement fou. Et un casting qui changeait selon votre position géographique. Au Japon par exemple, NieR Replicant (son vrai nom) racontait l'histoire d'un frère qui se battait pour sauver sa jeune sœur Yonah. Dans le reste du monde, NieR Gestalt (pour marquer la différence de version) préférait miser sur un personnage plus mature, et nous faisait incarner le père de la jeune fille.
Les deux jeux étaient réalisés à l'époque par Square Enix, mais la branche décalée du directeur créatif Yoko Taro, bien connu pour se moquer éperdument des dernières technologies.
Pour lui, le jeu vidéo est avant tout un partage, une émotion, il faut qu'il ait quelque chose à raconter, et si possible quelque chose de sombre et violent.
Alors, NieR était très laid et son gameplay n'avait rien d'incroyable, mais le joueur s'en fichait... car le jeu avait tellement plus à lui offrir. Et pour cette suite, Yoko Taro est toujours bien présent, mais a confié la réalisation à PlatinumGames... et ce binôme improbable nous livre aujourd'hui un vrai chef d’œuvre de l'Action-RPG sur PlayStation 4, et disponible le 17 mars 2017 sur PC.

Action... RPG
On insiste vraiment sur le côté Action-RPG car NieR Automata a longtemps été une énigme. Plus encore après la récente démo qui laissait entrevoir un beat them all de plus et très réussi, mais pas ce que l'on attend d'une suite de NieR.
Et pourtant... dès la fin du prologue, le monde de NieR Automata s'ouvre intégralement et se scinde en différentes zones. La ville, le désert, le bord de mer, oui, PlatinumGames nous livre un vrai jeu de rôle ouvert, et y injecte en plus tout son savoir faire en matière d'action. Et une action très accessible, ne soyez pas inquiet !
Vous n'avez pas une trentaine de combos à apprendre mais juste à appuyer sur des touches qui correspondent à l'arme principale, l'arme secondaire et votre pod qui vous épaule au combat avec différents modes de tir (missile, laser, bouclier, etc). Il suffit ensuite de porter une épée, un couteau, une hache ou une lance pour varier les enchaînements.
Le cahier respecté
Bien entendu, le jeu a aussi tout un florilège de quêtes annexes et d'objectifs principaux pour assurer un temps de jeu considérable.
Vos armes s'améliorent trois fois avec les bons ingrédients, puis une autre fois en trouvant un meilleur forgeron.
Vous pouvez aussi "farmer" les monstres pour améliorer vos statistiques, et développer vos programmes (vous incarnez une androïde) pour gagner quelques bonus indispensables à votre survie (de la vie à chaque fois que vous tapez, de la résistance au corps à corps, etc). Le jeu n'oublie jamais ses racines RPG.


Pourquoi un chef d’œuvre ?
Alors bien évidemment, jusqu'ici, NieR Automata se contente d'afficher les stigmates du jeu d'action RPG en monde ouvert déjà vu, déjà joué, et pas forcément beau. Le jeu est même assez vilain, surtout si vous sortez de Horizon Zero Dawn.
Son génie, il va donc le trouver ailleurs, et principalement dans sa narration qui se décompose en plusieurs fins. La première arrive après une quinzaine d'heures de jeu, ce qui peut en choquer plus d'un vu le genre. Mais c'est pour mieux recommencer avec d'énormes variantes et un gameplay différent.
À la seconde fin, le jeu change complètement les règles, et lance une troisième partie qui prend des airs de troisième acte car le contexte n'a plus rien à voir, et l'histoire se déroule après les événements des deux premières fins.
Même le bestiaire évolue, les personnages aussi, on a l'impression d'avoir bouclé un long prologue et de découvrir le vrai jeu. C'est assez typique de Yoko Taro, il aime s'amuser avec nos émotions, nous surprendre, et NieR Automata est un concentré de ses meilleures idées.
Au final, vous obtenez un jeu d'action, un RPG, un shoot them up et un beat them all, le tout accompagné d'une musique fantastique (toujours signée Okabe), des personnages mémorables, et un scénario comme vous n'en avez jamais suivi.
Et c'est divin !