The Phantom Pain est un immense projet qui ne peut être résumé en quelques lignes de texte. Nous lui avons consacré une CHRONIQUE sur les appréhensions du joueur, une autre sur l'importance du binôme. Nous discuterons aussi de la fin qui fait débat et en octobre, nous testerons le online qui ouvrira enfin ses portes. Mais l'heure est déjà au bilan de la partie solo, et c'est garanti sans spoiler.
Le studio Kojima Productions a vu grand pour son dernier chapitre et ouvre les terres linéaires de la série pour laisser le joueur libre de ses mouvements, de ses choix. Une même mission peut être réglée de manière offensive, le fusil à pompe à la main ou plus radical encore, au lance-roquettes. Le joueur peut visiter la zone en rampant tel un serpent pour s'approcher de son objectif. Et étouffer un à un chaque garde, les poignarder aussi, sans omettre l'interrogatoire musclé auparavant pour glaner des infos importantes, de l'emplacement d'un prisonnier aux ressources utiles. La force de Metal Gear Solid V, c'est cette absence totale de barrières, le joueur vit sa propre aventure comme il l'entend. Certains préféreront observer une base du haut d'une montagne, ciblant chaque victime avant de les tuer au sniper silencieux. C'est votre trip, et non celui dicté par les développeurs.

Un cahier des charges musclé
Le jeu est réparti en plusieurs catégories : missions principales, annexes, gestion de votre base ou du matériel. Vous pouvez personnaliser chaque élément, de l'arsenal aux véhicules en passant par vos coéquipiers. Envoyer en mission des soldats pour neutraliser des convois de ravitaillement et empêcher l'ennemi de se munir d'une armure ou d'un casque. Améliorer vos gadgets pour ne plus vous contenter d'envoyer un animal ou un garde sur votre base à l'aide d'un appareil nommé Fulton, mais aussi des tanks, des caisses remplies de matières premières ou des armes pour protéger votre lieu d'une attaque d'un autre joueur.
Metal Gear Solid ne se contente plus d'une seule mission axée sur l'histoire, c'est l'Euro Disney de l'infiltration, un parc de jeu immense qui dévoile ses cartes petit à petit. L'erreur du joueur serait de résumer l'expérience The Phantom Pain aux premières activités ou à ses quêtes principales. Car on parle bien d'un potentiel de plus de cent cinquante heures de jeu, online non compris. Et d'un scénario qui révèle principalement ses cartes durant le deuxième acte.
Le package Triple A
Il y a évidemment le travail remarquable des doubleurs. L'acteur Kiefer Sutherland est investi et ne fait certes pas oublier la voix originale de Snake (David Hayter), mais rend chaque intervention du Boss parfaitement crédible. Techniquement, Metal Gear Solid V se situe dans le haut du tableau. L'Afrique paraît parfois terne, mais c'est dans le détail que le jeu tire son épingle. La météo, le cycle jour/nuit, les animaux, les gardes aussi qui ne stagnent pas dans un même lieu et ne restent jamais dos au joueur, comme 80% des jeux d'infiltration. The Phantom Pain est sublime à sa manière, moins clinquant qu'un Uncharted 4, mais plus réaliste. Et vous succomberez à chaque cinématique, devant les expressions des intervenants, ou les chorégraphies folles d'une Quiet énervée.
