Après de nombreuses péripéties et un changement de studio plus tard, la star de l'année 84 refait surface pour le meilleur. Et sous la houlette de Sierra, et non Telltale Games (The Walking Dead) comme c'était encore le cas début 2013. De 1984 à 2015, certaines visions ont toutefois changé. Cette série, jusqu'ici reconnue pour ses énigmes complexes, a choisi de rendre son aventure tout public. Cela se ressent dès le premier chapitre avec cet inventaire sans piège. Le joueur ramasse des objets mais n'a pas à les combiner pour créer la clé qui lui permettra d'avancer. Votre radeau a besoin d'une corde ? Il suffit d'aller la chercher un écran plus loin et de la ramener. Le pont a faim (c'est une longue histoire) ? Alors cette tarte payée au rabais chez le boulanger fera l'affaire.
Les anciennes groupies, si tant est qu'elles soient encore vivantes, risquent bien de crier au scandale. Pour autant, ce premier épisode de King's Quest est une véritable pépite. Nous évoquons le premier épisode puisque le jeu choisit le très à la mode "format épisodique" pour scinder son aventure en cinq chapitres. Il se peut encore que Sierra ait choisi une difficulté progressive. Mais à cette heure, il s'agit bien d'un jeu très accessible. Le spectateur avance, ne bloque pas et peut se contenter de suivre les aventures d'un jeune maladroit sur le point de devenir roi.
Il était une fois
Sa force, il la doit avant tout à son ambiance. La musique est somptueuse et le choix esthétique accouplé aux voix françaises habilement choisies donnent l'illusion de suivre un dessin animé. Au point d'hypnotiser les plus jeunes sur le canapé qui suivent avec passion les tribulations de Graham. Au cours de son aventure, le roi va rencontrer de nombreux personnages, affronter un dragon, se lier d'amitié avec un géant de pierre. Avec toujours cet humour juste et subtil, même si la traduction française n'est pas toujours à la hauteur de l'humour "british". Qu'à cela ne tienne, King's Quest réussira à vous décrocher quelques sourires, et fera rire les plus jeunes aux éclats. Un divertissement familial comme on en voit peu. Et tant pis si pour en profiter, il faudra sacrifier quelques allers-retours pour ramener des objets à bon port. Ou participer à des énigmes pour moins de dix ans.