Si vous ne suivez pas l'actualité des développeurs, sachez que Avalanche Studios a sorti récemment l'honorable Mad Max avant de s'attaquer aux nouvelles aventures de Rico Rodriguez dans Just Cause 3. Un constat relativement étonnant quand on compare l'optimisation exemplaire de l'un face à l'erreur intersidérale de l'autre qui nous intéresse aujourd'hui. Nous avons même été contraint d'attendre quelques patchs pour éviter les nombreux crashs de notre PC après une grosse explosion. Et quand on connaît un peu la série, les explosions... ce n'est pas ce qui manque ! Maintenant que le jeu est stable et fluide constamment avec toutes les options au maximum, que faut-il en attendre ?
Un océan de n'importe quoi
Dès la première mission, le joueur comprend vite qu'il ne s'agit pas d'un monde ouvert comme les autres. Les cinématiques sont absurdes (et mal doublées), l'humour frôle le dimanche après-midi chez tonton Simon qui tente de nous faire rire en vain, et le lance-roquettes fait office de flingue de base. En somme, Just Cause 3 c'est du grand n'importe quoi noyé dans une marre de second degré. La rencontre improbable entre El Mariachi et The Expendables plutôt que James Bond et les Affranchis. Et dont le vide scénaristique fait passer l'intrigue de Watch Dogs pour du Scorsese.
Et puis le rythme déroute. On se demande pourquoi la voiture volée n'avance pas ou pourquoi Rico court aussi vite que ma grand-mère à cloche pied. Vu la taille immense de la République Méditerranéenne de Medici, où nous avons élu domicile le temps de ce troisième chapitre, l'inquiétude est palpable. Mais le joueur débloque rapidement quelques gadgets et comprend que la star de cette série, ce ne sont pas les véhicules mais l'équation grappin + parachute + wingsuit.
Liberté de mouvements
Rico est un personnage intéressant, non pas pour son profil mais pour ses capacités de déplacements et d'attaque. Il peut fixer l'extrémité de son grappin à deux objets et rétracter le câble pour les rapprocher brutalement. Le grappin sert aussi à se projeter vers l'avant et s'éjecter en l'air, planer en wingsuit puis redescendre en parachute. Une technique qui permet de snober les véhicules terrestres. Et si la prochaine mission est trop éloignée, alors vous pouvez demander une livraison express d'avion et débloquer le voyage rapide par la suite.
Le retour des bases
Malheureusement, les pièges du monde ouvert reviennent au galop et le joueur comprend que la suite de son aventure sera très classique. Attaque de territoire, destruction de statue, baisse de notoriété adverse, challenges annexes centrés sur de la course d'obstacles en tout genre... on retrouve tous les éléments du GTA-like sans l'attrait scénaristique derrière.
Le titre d'Avalanche Studios n'est donc pas un mauvais bougre mais ne prend pas le risque de conserver ce gameplay atypique au sein de quêtes délirantes, comme l'excellent Saints Row IV. Il est défoulant et absurde au combat, mais classique et redondant au niveau des quêtes. On conseillera donc aux curieux, d'attendre de grosses soldes pour tenter l'aventure. Et si vous y jouez sur PC, prévoyez une bonne config', le jeu étant plutôt gourmand... alors que le résultat avec toutes les options au max n'impressionnent pas forcément.