Nous passerons outre le descriptif du jeu et la qualité de la guitare que nous avons déjà traités ici pour entrer directement dans le vif du sujet.
Alors pourquoi incorrect ? Car Guitar Hero Live s'inspire du modèle économique du jeu gratuit à un détail près, il est payant ! Ainsi, l'achat du jeu vous donne accès à son mode Live regroupant une soixantaine de chansons accessibles à tout moment en mode partie rapide. Mais pour le mode TV, qui représente environ 90% de votre temps de jeu, la moindre chanson du catalogue à la demande est payante. Le jeu vous explique qu'elles sont accessibles contre un jeton ou des Hero Cash que vous gagnez en jouant. Mais il oublie de préciser qu'au bout de dix heures, l'argent virtuel tombe de moins en moins ! Résultat, si vous souhaitez rejouer du Steve Ray Vaughan, voire simplement vous entraîner sur une musique, il va falloir sortir la carte bleue pour des jetons ou un pass 24 heures. Dans la catégorie convivialité, l'épisode Live semblait donc mal parti.

Nouveau concept, nouveau plaisir
Le seul moyen de jouer "gratuitement" est d'accepter l'idée de jouer aléatoirement. Car le mode TV se présente comme une chaîne musicale qui passe constamment de vrais clips sur deux pistes différentes, une Metal et une seconde plus Pop. Le joueur peut à n'importe quel moment connecter sa guitare et jouer sans payer les morceaux du moment. Une deuxième partie Premium vous propose de nouveaux morceaux durant un temps limité de neuf jours, que vous débloquez en payant des Hero Cash ou en remplissant la condition de réussir trois chansons avec trois étoiles sur cinq minimum, et cela vous en coûtera trois jetons. Le piège, c'est que si vous souhaitez rejouer les musiques Premium, il faudra à nouveau dépenser trois jetons ou des Hero Cash. La machine est bien huilée.
Surtout en ce moment puisque c'est le seul moyen de jouer We Are The Champions de Queen. Alors c'est très énervant... très ! Mais si jouer sur des morceaux aléatoires ne vous dérangent pas car vous êtes d'un naturel éclectique, alors il faut bien l'admettre, Guitar Hero Live est sacrément "généreux" avec deux cent morceaux et d'autres à venir.
Et la partie Live ?
Alors on a beau se doper à Guitar Hero Live depuis plusieurs jours (réellement, cinq à six heures par jour, c'est une drogue), la liste de défauts n'est pas terminée. Le mode Live, accessible à tout moment, propose une tracklist différente et un habillage réaliste, pour vous donner l'illusion d'incarner un vrai guitariste. La totalité des concerts se fait en quatre heures et il faut bien l'admettre, on n'a jamais eu l'impression de faire partie d'un groupe. Peut-être parce que vous en changez souvent, en fonction du genre musical.
Mais plus embêtant encore, on ne s'est jamais senti "guitare héros", la faute à des musiques qui se préoccupent plus de la notoriété du tube que de la qualité de la partition. On se retrouve ainsi à jouer du Katy Perry ou du Eminem et tant pis si la guitare est accessoire à la mélodie. Mais c'était peut-être un choix volontaire pour vous embarquer dans la partie TV payante, qui propose une sélection bien plus réussie.


Un souci d'équilibre
Enfin, on regrette la difficulté déséquilibrée. Jouer en Normal donne parfois l'impression d'être en Difficile (Higher Ground des Red Hot Chili Peppers) et si nous nous baladons en Difficile, il nous est impossible de passer en Expert car la difficulté est quadruplée. Vu que rejouer un morceau en TV coûte un jeton, l'entraînement devient vite onéreux.
Le jeu mériterait donc un petit patch, pour changer le code couleur (nos yeux ont parfois du mal à repérer les deux nuances de bleu, du jaune, du blanc et du noir) et surtout pour rééquilibrer certaines partitions Expert. Car si nous aimons le challenge, faire passer des morceaux d'une simplicité extrême avec une vraie guitare pour une partition de Satriani sous prétexte que l'on joue en Expert, faut arrêter deux minutes !