En 2001, la série Ghost Recon vise principalement les amateurs de stratégie. Le joueur est placé à la tête de plusieurs escouades militaires et doit gérer les soldats individuellement pour mener à bien sa mission. C'est la vision militaire et plus ouverte de l'autre série phare de Ubisoft, Rainbow Six.
Elle connaît un tournant sur Xbox 360 puis PlayStation 3 avec les deux (excellents) épisodes Advanced Warfighter. Les jeux ne se jouaient plus à la première personne mais avec une caméra épaule (à la manière de Resident Evil 4), et conservait l'idée de jeu d'action tactique.
Pourtant en 2017, l'éditeur change les règles et adapte sa licence aux couleurs du "nouvel Ubisoft", comprenez : en monde totalement ouvert et accessible à tous. Et ça fonctionne plutôt très bien... si on suit une règle importante (ne pas y jouer en solo) et que l'on oublie la marque puisqu'il ne s'agit plus d'un jeu Ghost Recon.

Ubi se lâche
Ghost Recon Wildlands n'est pas un bon jeu solo. La faute à l'absence de mise en scène et de vrais personnages principaux (ici, vous créez votre avatar et les autres ressemblent à des bots X ou Y), ainsi qu'un cahier des charges redondant sur la durée.
Mais nul ne critiquera le travail des équipes françaises d'Ubisoft qui ont tout donné pour varier les objectifs et nous offrir une action étonnante sur dix heures de jeu (avant de s'ennuyer ferme).
Un laps de temps où vous n'allez pas escalader des tours pour afficher des points de la carte ou simplement attaquer des camps ennemis. Mais escorter des indics, piéger des politiciens en enregistrant la conversation avec votre drone de combat, ou poser des micros dans une demeure sans vous faire repérer.
Il y a une réelle volonté de briser la monotonie des objectifs du monde ouvert lambda. Même si au bout d'un moment, les ficelles sont visibles et l'idée de répéter les mêmes choses, et notamment la pose de balises par centaine, est inévitablement redondante.
Alors coopérez !
Cependant, il y a une solution très simple pour éviter l'ennui : y jouer à deux, trois ou quatre !
Mais pas à plusieurs avec des inconnus, uniquement des amis et autant de micros branchés. Car Ghost Recon Wildlands brille lorsque les joueurs coopèrent intelligemment et respectent les règles du groupe.
Infiltration ou action, c'est à nous de décider de la stratégie et de s'y tenir, puis d'équiper chaque membre de l'équipe avec les innombrables armes et gadgets du titre. Chacun peut même adapter ses améliorations en distribuant les points de compétences aux bons endroits.
En coopération, ce sont les joueurs qui font l'ambiance et nul ne ressent le manque de rythme ou de scénario. C'est juste du plaisir, surtout avec un décor aussi généreux.


Bienvenue en Bolivie
Car Ghost Recon Wildlands a un dernier atout dans sa manche : sa carte !
Immense, détaillée, libre, on aime la visiter à moto, en tracteur même, ou en minibus avec la radio locale allumée, et vue du ciel aux commandes d'un hélicoptère ou d'un avion.
Ubisoft réalise son monde ouvert le plus vaste, mais aussi le plus riche avec cette topographie très changeante selon votre position sur la carte. Nous ne connaissions pas la Bolivie, et vu le contexte, on a encore moins envie de la visiter... mais ce tourisme virtuel nous a conquis.
Ce n'est certes pas aussi beau qu'Horizon Zero Dawn, pas aussi féérique et intelligent que Breath of the Wild, mais vu les sorties fantastiques du mois de mars... on pensait en rire, et Ubisoft peut sortir la tête haute, son jeu est bon !