Inutile de refaire l'histoire ou d'évoquer son développement chaotique, Final Fantasy XV est à présent sorti et il n'y a plus rien à faire si sa formule vous dérange ! Nous l'avons terminé en 38 heures en difficulté Normal (la plus haute des deux), bouclé quatre-vingt cinq quêtes annexes, et détruit le boss de fin qui ne nécessite pas beaucoup de leveling pour l'abattre, sans doute pour caler à son statut de « Final Fantasy pour les fans et les nouveaux venus » comme il aime à nous le rappeler péniblement à chaque lancement du jeu. Alors place au test, et c'est garanti sans spoiler !
Une beauté évidente
Beaucoup citent The Witcher 3 lorsqu'il s'agit d'évoquer le plus beau jeu de cette génération et ils ont raison. Mais Final Fantasy XV va très loin en créant un décor immense et une échelle calée quelque part entre The Witcher 3 et Skyrim. Il suffit de traverser les trois zones principales de la carte pour constater que oui, le monde d'Eos est d'une beauté hallucinante. Et vous visitez les intérieurs et les extérieurs sans rien charger ! Le revers a toutefois un coût et on fermera les yeux sur certaines textures éloignées et l'architecture des donjons très basique.
Le détail qui fait mouche
Entre le bestiaire (dont la taille peut parfois atteindre la hauteur de deux immeubles) qui se nourrit et se balade dans le paysage, et les passants qui vaquent à leurs occupations, Square Enix ne lésine sur aucun détail. Comme ces conversations naturelles entre nos quatre héros principaux lors d'une balade, ou lorsque Prompto se plaint d'avoir faim le lendemain, car vous avez farmé tout juste de quoi cuisiner un pauvre sandwich. Le monde de Final Fantasy XV est son point fort, et un bond en avant pour le RPG ouvert.
Une démesure totale
Le combat se joue en temps réel et a fait d'innombrables progrès depuis la démo Duscae sortie en mars 2015. Le ciblage est plus précis, l'action est très dynamique (avec de nombreux enchaînements en binôme que vous activez en frappant de dos, après un contre, ou si la jauge d'attaque le permet), et le jeu s'amuse dès qu'il s'agit d'affronter un boss majeur, se donnant des airs de Dragon Ball Z pour assurer le spectacle avec des téléportations aériennes du plus bel effet.
Final Fantasy XV ne renie donc pas ses origines japonaises, sa démesure, et pardonne cette caméra bipolaire dans les zones exiguës. Car oui, malheureusement, les lieux plus fermés sont un enfer pour se battre et il n'est pas rare de mourir à cause d'un mauvais angle. Courage à ceux qui affronteront Yojimbo.
Se heurter à ses ambitions
Square Enix a pris un risque (comme il aime le faire à chaque nouvel épisode) avec son monde ouvert et le paye. Car il n'y a pas de miracle, un bon scénario réclame une ligne droite très précise pour donner du rythme. En créant un Eos libre, le studio perd trop de temps à remplir le décor de contenus annexes pour divertir ses convives (et le fait maladroitement). Et même s'il réussit à insuffler quelques morceaux de bravoure et des scènes inoubliables, l'histoire ne dépasse pas les dix heures de scénario.
Ce qui est bien trop peu pour développer son casting et nous expliquer correctement le rôle de chacun, même avec une série animée en cinq épisodes et un film en guise d'introduction.
Le mot de la fin
Mais soyons bien clairs. En dépit de ces problèmes évidents (et qui sont l'apanage de TOUS les RPG ouverts), Final Fantasy XV annihile tout le catalogue JRPG actuel. Son seul défaut, c'est d'être le cadet d'un arbre généalogique fabuleux et qui a vu naître des Final Fantasy VI, VII, VIII, ainsi que des personnalités inoubliables, de Kefka à Sephiroth, et la comparaison fâche. Mais si c'est le meilleur JRPG de cette génération que vous recherchez, n'allez pas plus loin en attendant Persona 5 en avril... et la relève.
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