Des civils torturés au bout de cinq minutes, deux bras arrachés dix minutes plus tard, neuf heures d'incompréhension scénaristique et un million de neurones éteints, c'est bon... le cahier des charges a été respecté ! Mais n'y voyez rien de négatif, cela fait des années que ça dure et on en redemande encore. Mais ne le répétez à personne, ce n'est jamais bon d'aimer jouer à Call of... ou Kalof, chez les jeunes.
Pour Black Ops III, Treyarch a vu les choses en grand et a déversé dans un seau, une génération de modes. C'est fait sans finesse, mais avec une générosité qu'on ne leur soupçonnait pas. Un mode solo jouable en coopération, un multi grand public, un autre compétitif, un défouloir sur des zombies, un défi contre des vagues d'ennemis et un dernier mode zombie alternatif débloqué en finissant le jeu... et tout ça, sans avoir à débourser un centime de plus. Comme pourrait dire Aimé Jacquet : « Ça ne coûte pas plus cher de bien jouer ».

La qualité ne fait pas tout
Alors évidemment on a beau noter l'effort, on relève aussi les problèmes. À l'image de la Campagne qui trouve son rythme sur le premier tiers, s'essouffle sur le second pour patauger dans la semoule jusqu'au générique de fin. La faute à des missions interminables tentant de révéler un complot absurde entre l'IA et des hommes. Vu la narration médiocre, le joueur a un peu l'impression de subir pendant neuf heures, une adaptation d'un livre de K.Dick par le réalisateur Uwe Boll (Resident Evil, Alone in the Dark). Bref, c'est mauvais mais surtout présomptueux.
Et ne tentez pas le diable si vous jouez en solitaire car la difficulté a été pensée pour la coopération. Vers la fin, le joueur habitué en viendra à jeter son pad contre un mur, lui qui terminait World at War sans trop sourciller en Vétéran. Nous l'avons donc achevé en Commando... après avoir ri deux minutes de la nouvelle difficulté Réaliste qui consiste à mourir en une balle. Sur un épisode qui introduit des robots possédant des sulfateuses dans chaque doigt, on vous laisse imaginer l'état.
Titanfall Warfare !
Bonne nouvelle en revanche, Call of Duty assume enfin son amour pour Titanfall et assure un gameplay réussi et non timide, comme pouvait l'être Advanced Warfare. L'armure sert enfin à courir sur les murs, s'accrocher partout, glisser sur plusieurs mètres, et le décor a été pensé pour. On note quelques murs invisibles qui cassent l'ambiance, mais le jeu est plutôt bien construit. Résultat, chaque niveau peut être visité de haut en bas, d'est en ouest... mais pas trop non plus, sinon l'alerte est donnée et la mission s'achève à la fin du compte à rebours.
Mais c'est surtout pour sa coopération que Black Ops III trouve son atout cœur. Car à quatre, on peut rire du scénario, oublier les dialogues pompeux ou le ridicule de certaines situations. On peut basculer en Vétéran pour s'amuser et ne pas (trop) hurler lorsque l'ennemi apparaît par miracle dans notre dos... alors que la pièce était vide. Bref à quatre, Black Ops III est une réussite.
