Randonneur du désert, équilibriste milliardaire, ex-patriote peu enclin au dialogue, aventurier de choc, on peut dire que la deuxième moitié de 2015 nous en fait voir de toutes les couleurs et époques. Aujourd'hui, c'est une visite de Londres en 1868 sous les traits des jumeaux Jacob et Evie Frye, bien décidés à suivre le destin de leur famille d'assassins en liquidant tous les Templiers de la capitale.
L'époque, bien choisie, permet d'ailleurs à Ubisoft de rajouter quelques guests à l'aventure. Et le joueur est ravi d'aider Karl Marx ou d'entrer dans les rêves farfelus de Charles Dickens ! On regrette toutefois que toutes les personnalités du jeu n'aient pas plus de consistance. À l'image du "méchant" un peu trop en retrait.

L'Unity fait la force
Il ne faut pas plus de cinq minutes de jeu pour comprendre que Londres, c'est le Paris de Assassin's Creed Unity en plus stable. La ville est évidemment différente, mais l'architecture comme le feeling lors des longues enjambées sur les toits sont très similaires. Le jeu reprend même le système de parkour et l'affine. On maintient la gâchette pour courir, on la combine à une deuxième touche pour escalader et une autre pour descendre. Cette année, vous ne risquez plus de vous accrocher partout et on remercie Ubisoft.
La baston quant à elle gagne en "pêche". Les jumeaux peuvent contrer, esquiver, casser une garde, réaliser des combos de meurtre en affaiblissant une, deux, trois, quatre cibles ! Et le jeu exécute une petite chorégraphie pour l'assassinat de groupe bien sanglante. On est six crans au-dessus de Unity, mais encore un peu loin du feeling d'un Batman Arkham Knight. Tout comme l'utilisation du nouveau gadget, le grappin, qui se révèle d'une précieuse aide pour escalader une église en deux secondes. Mais lutte parfois pour trouver des points d'accroche.
Syndicate, pour qui ? Pourquoi ?
Faut-il acheter Syndicate ? Tout dépend ! Tout dépend de ce que vous recherchez dans un monde ouvert ou ce que vous attendez du jeu. Si c'est le scénario qui vous fascine alors on vous met en garde, la quête principale débute bien mais la deuxième partie cumule les maladresses et la fin est trop abrupte. Si c'est le fait de conduire une calèche en 1868, alors vous pouvez vous amuser lors des courses en ville prévues à cet effet. Moins lorsqu'il s'agit de rouler librement car vu la densité en ville, un accident est vite arrivé. Sans parler des problèmes de collision que cela engendre !
Si votre objectif est la contemplation, le plaisir de vous balader dans un décor ultra vivant, découvrir un contenu annexe qui révèle beaucoup d'inédits (courses, combats clandestins), si vous attendiez un Assassin's Creed qui met de côté le multi pour se consacrer entièrement au plaisir solitaire, comme à ses débuts, alors il s'agit d'un grand cru. Un cousin de Assassin's Creed 2, Brotherhood, Black Flag ou Unity qui n'a simplement pas eu les ressources nécessaires pour proposer neuf séquences de quête principale convaincantes. La prochaine fois, on espère tout de même un arbre de talents personnalisé. Car la sœur est experte en infiltration, le frangin en castagne, mais les deux partagent un arbre quasi identique et peuvent tout développer en dix niveaux.
