Il y a quelques semaines, nous nous sommes rendus dans les bureaux de Koch Media pour vous partagez nos premières impressions sur Agents of Mayhem, le nouveau bébé de Volition et Deep Silver sorti le 18 août en Europe sur PS4, Xbox One et PC. Avec la version finale, nous avons pu explorer le titre plus en profondeur, avancer davantage dans l’histoire et donc nous forger une idée plus précise du jeu dans son ensemble.
Comme son nom l’indique, Agents of Mayhem nous plonge dans la peau d’agents travaillant pour l’organisation appelée M.A.Y.H.E.M (Multinational AgencY Hunting Evil Masterminds). Ces agents, au nombre de 12, traquent le Docteur Babylon qui dirige L.E.G.I.O.N (League of Evil Gentlemen Intent on Obliterating Nations), une organisation terroriste qui tente de conquérir le monde. L’action se déroule donc dans un néo-Séoul, centre des opérations de Legion, bien que la ville n’ait plus rien à voir avec l'originale.
Un univers qui cartoon
Agents of Mayhem s’inspire très largement des comics des années 90, et ça se voit. Les graphismes, bien que très (voire trop) simples, collent bien à l’univers de BD voulu par Volition. Il n’y a qu'à regarder les cinématiques du début pour voir toute l’influence des dessins animés de super-héros sur la réalisation et le ton du jeu. Les transitions visuelles contribuent également à cette ambiance assez rétro qui contraste avec l’univers futuriste du titre.
Et si le jeu est très bavard dans l'ensemble, avec des longueurs dans certains dialogues, les touches d’humour sont bien trouvées et bien placées. Mais pour profiter de toutes les subtilités, il vaut mieux comprendre l'anglais, car si des sous-titres français sont disponibles, les voix, elles, sont dans la langue de Shakespeare.
Le scénario, très manichéen, reste lui aussi bien ancré dans l’ambiance des séries animées de notre enfance : les gentils qui tentent d'empêcher les méchants d’envahir le monde. Ne vous attendez donc pas à être surpris. En effet, avec ce genre d’histoire, on devine très facilement comment tout ça va finir. On va dire que c'est en phase avec le parti-pris "années 90", néanmoins on a rapidement l'impression que nos agissements n'ont qu'un impact très limité sur le déroulement de l'histoire. Il faut attendre l'arrivée des cinématiques pour que cette dernière avance.
L’open world, ça séoul ?
Le jeu se présente comme un open world dans la ville sud-coréenne de Séoul. Mais, malheureusement, on se croirait plutôt dans une ville fantôme que dans une mégalopole mondiale de plusieurs millions d'habitants.
Outre les éléments de décor qui apparaissent sur notre route et les bugs de textures, la ville est quasiment vide. Rien n’a changé depuis notre preview, le monde reste toujours aussi peu animé. Les PNJ ne servent à rien si ce n’est à alimenter le décor très peu détaillé dans l’ensemble. Pourtant, la ville reste jolie, colorée et agréable à voir, à condition de ne pas regarder en détail et de rester immobile. Les éclats de cristal et les coffres, où vous pouvez récupérer des éléments utiles à la personnalisation de vos agents, seront votre principale raison de vous balader en ville.
En effet, l’exploration n’est pas vraiment un cheval de bataille, puisque vous avez accès à toute la carte dès le début. Il vous faudra cependant contrôler quatre points stratégiques pour voir les activités de Legion dans différentes zones de la carte. Mais ne vous inquiétez pas, la carte n’est pas bien grande et vous en aurez vite fait le tour comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
Vidéo : nrjgames - news - Agents of Mayhem Preview
Le tour de la carte se fait en quelques minutes en voiture... à condition de savoir conduire. En effet, la physique des véhicules est aléatoire, et c’est sans compter les divers bugs de collision avec les autres véhicules qui volent et explosent dès le moindre choc (s'ils ne disparaissent pas avant). Au moins, ça anime un peu la ville et ça reste plutôt cohérent avec l'univers, de même que si l'on tue trop de gens, les soldats de Legion arrivent pour (essayer de) nous arrêter.
Agents à la rescousse
Comme son nom l’indique, Agents of Mayhem comporte différents agents, et c’est d'ailleurs un de ses gros points forts. Au début, trois protagonistes sont disponibles. Cependant, vous pouvez effectuer des missions de recrutement et ainsi débloquer de nouveaux agents très rapidement. De base, il existe au total 12 agents tous différents les uns des autres. Mais attention, ce ne sont pas de simples personnages sans âme. Chacun a son caractère, son humour, sa personnalité et son histoire, si bien que chaque personnage dispose de missions qui lui sont propres.
Toute cette caractérisation des personnages est un vrai plus au jeu qui peut parfois être répétitif. Jouer avec différents agents permet de sortir de cette monotonie, surtout que beaucoup d’options de personnalisation sont présentes, autant au niveau des compétences de l'agent que de son apparence physique. On peut même modifier la peinture des nombreux véhicules disponibles, inutile mais efficace pour allonger la durée de vie du jeu d'une vingtaine d'heures.
Et tout cela se passe à l’Ark, le quartier général de l’agence, où vous avez accès à différents ateliers qui vous permettent d’améliorer vos compétences, choisir votre véhicule ou encore crafter votre équipement. Beaucoup de fonctionnalités sont disponibles, ce qui apporte une vraie profondeur au gameplay en plus de l'histoire des personnages, qu'ils soient gentils ou méchants.
Les combats, ça défoule
S'il y a bien un point où Agents of Mayhem excelle, c'est au niveau des combats. Très intenses et dynamiques, ils permettent de se défouler un bon coup, ce qui n'est pas plus mal dans un jeu qui peut nous ennuyer assez rapidement.
En effet, bien que le gameplay puisse être répétitif, les combats permettent de focaliser notre attention de par leur intensité. Dans de notre preview, nous avons aussi parlé d’un effet brouillon qui nous empêchait de bien comprendre l’action en cours. Mais après quelques heures de jeu, tout devient clair. Le triple saut et le dash permettent de dynamiser le combat tandis que le changement de personnage permet de le diversifier. C’est un réel soulagement quand, après plusieurs longues minutes sans action, les soldats de Legion arrivent et nous attaquent.
Il y a un réel contraste entre les phases de combat très rapides et les phases d’exploration beaucoup plus lentes. Dès lors, les gunfights prennent une importance telle que l’on joue uniquement pour pouvoir se battre contre les troupes du Docteur Babylon. Il existe même une zone d'entraînement à l’Ark où vous pouvez tester les différents agents en affrontant différents ennemis dans une simulation. On peut en venir à se demander si les développeurs n’ont pas délibérément axé le gameplay sur les combats pour pallier le manque d'animation du monde ouvert.
Vidéo : nrjgames - news - Agents of Mayhem Gameplay
Verdict
Agents of Mayhem n’est pas un mauvais jeu en soi : le concept est très bon, mais aurait pu être mieux exploité. Le titre se veut déjanté à l’image de Saints Row, pourtant il ne pousse pas le décalage assez loin et garde une part de sérieux, ce qui lui fait défaut. Cependant, la diversité des agents et le dynamisme des combats permettent de passer outre cela et le manque d’originalité du scénario. Visuellement, le rendu est satisfaisant, mais légèrement en dessous de ce que l’on peut trouver actuellement. L’effet "bande-dessinée" permet cependant d’apporter un petit quelque chose en plus qui nous fait oublier les divers petits bugs de textures et les apparitions tardives d’éléments de décor. Il vous faudra une vingtaine d’heures pour venir à bout de l'épopée, mais les nombreux niveaux de difficulté et quêtes annexes permettent d’allonger cette durée, pour le meilleur et pour le pire. Un défouloir très perfectible mais honnête, en somme.