Le champ est (presque) libre pour un premier essai
Au début des années 2000, les jeux d’infiltration sont encore à leurs balbutiements. Ce genre très ciblé est alors dominé par Metal Gear Solid. Certes, il y a bien Hitman et Tenchu qui offre un contexte alternatif, mais peu de développeurs essaient de concurrencer l’œuvre d’Hideo Kojima. On peut éventuellement s’attarder sur Syphon Filter, mais les épisodes marquent une qualité déclinante. C’est en 2002 qu’Ubisoft confie à ses équipes de Montréal un projet d’envergure : s’insinuer dans le genre en sollicitant la collaboration du célèbre romancier américain Tom Clancy.
Splinter Cell, une approche rigoureuse et réaliste de l’infiltration
L’auteur de romans d’espionnage participe à l’écriture du scénario. Tom Clancy n’est pas à son coup d’essai en matière d’expériences vidéoludiques puisqu’on a déjà pu apprécier son œuvre à travers Rainbow Six ou Ghost Recon. Le premier Splinter Cell marque un tournant d’un point de vue technique et scénaristique, notamment par son contexte géopolitique réaliste. L’intelligence artificielle est réactive, tandis que les interactions avec les ennemis sont innovantes. Il est possible de les prendre en otages, les interroger ou les contraindre à accéder à des zones interdites.
Deux suites qui confirment la popularité de la saga
En 2004, le succès se confirme avec Splinter Cell: Pandora Tomorrow. La qualité narrative est toujours aussi soignée et le scénario s’attarde sur les conséquences de l’occupation américaine à l’étranger. Dans la continuité de son prédécesseur, le gameplay impose une approche discrète. La présence d’un mode multijoueur en local fait son apparition. L’interface et la navigation dans les inventaires sont améliorées. Une petite année s’écoule avant que Splinter Cell: Chaos Theory ne vienne conclure la trilogie initiale. On note différentes manières de s’infiltrer, un mode coopération convaincant et les prémices du jeu en ligne.
Changement de ton et d’orientation pour la franchise
Avec Splinter Cell: Double Agent, le quatrième opus nous plonge dans un univers carcéral où l’intrigue est très personnelle. Les décisions de Sam Fisher influent sur la trame principale. Le multijoueur s’affirme également. Le début des années 2010 marque un changement notable. Splinter Cell: Conviction s’éloigne sensiblement des jeux d’infiltration. L’approche est désormais tournée vers l’action. Les environnements sont assez ouverts sans que l’on puisse pour autant parler d’open-world.
L’épisode de la maturité qui présage de l’avenir de la franchise ?
Dernière itération en date, Splinter Cell: Blacklist est dans la continuité de son prédécesseur, tout en revenant à certaines mécaniques antérieures. Malgré quelques maladresses au niveau de l’intelligence artificielle, le titre se veut plus équilibré. Cela concerne principalement le gameplay, l’architecture du level design et le multijoueur, véritable complément à la campagne solo. Il est d’autant plus étonnant qu’un nouvel opus n’ait pas été annoncé plus tôt…