En 2015, notre petit monde vidéoludique a été secoué par la sortie d'un certain The Witcher 3 : Wild Hunt. Beaucoup l'ont considéré comme le meilleur jeu de l'année (pas nous !), les Game Awards lui ont décerné la totale à Los Angeles et les choses ne vont pas s'arrêter là puisqu'il reste encore une extension... et possiblement de nombreux jeux à venir dans le même univers. Et si vous voulez vraiment savoir pourquoi nous n'avons pas pu lui décerner le prix du GOTY 2015 (Game Of The Year), la réponse tient en un jeu : The Witcher 2 Assassins of Kings.

Une liberté jamais artificielle
Lorsque vous avez goûté à la deuxième aventure de Geralt de Riv, Wild Hunt paraît limite artificiel. Ce constat, on le doit tout d'abord à ce rythme parfait. L'histoire n'a de cesse d'évoluer, de se moduler selon vos choix, vos affinités avec un camp ou un autre, The Witcher 2 n'a jamais cette vision linéaire. Et cela ne se résume pas à quelques écrans fixes en guise de fin ou la mort d'un tiers déjà oublié l'heure d'après, mais d'un deuxième acte qui change aussi bien les personnes que vous rencontrez que le décor que vous arpentez.
The Witcher 3 à l'inverse, ouvre son monde pour donner l'illusion de grande liberté mais vous éloigne artificiellement quelques heures de cette ligne invisible appelée «quête principale». Dans The Witcher 2, le décor n'est qu'un couloir spacieux mais la quête elle, ne cesse jamais d'évoluer. Et plus important encore, grâce à l'absence de monde ouvert, elle sait conserver un rythme parfait, un épique maîtrisé et des boss fantastiques. Ici on affronte des dragons, on pose des pièges pour battre un kraken géant... c'est autre chose que Wild Hunt et ses boss absurdes.
Le chef d’œuvre intemporel
Sorti en 2011, The Witcher 2 met encore à l'amende 90% du catalogue actuel grâce à son paysage détaillé, cette ambiance sonore de haute volée, ses PNJ bavards... c'est un distributeur de claques graphiques. Il suffit d'observer chaque photo de cette CHRONIQUE, tirées de notre version PC, pour s'en convaincre. On est d'ailleurs ravi d'apprendre la récente compatibilité Xbox One du jeu 360 (le jeu n'est jamais sorti sur PS3). La version n'a pas le quart de la technologie PC, mais l'expérience demeure fantastique.


Un cahier déjà connu
Ici, vous découvrirez tous les éléments qui ont fait le succès du troisième. On ne joue pas aux cartes mais aux dés, la baston de rue devient une bagarre de bistro et Triss n'est pas figurante mais a le rôle principal féminin. C'est d'ailleurs l'erreur de Wild Hunt, le fait d'écarter toutes les relations passées de Geralt pour ne pas embrouiller le nouveau public. De Roche à Sheala en passant par le terrible Letho, tous sont réduits à une apparition furtive dans Wild Hunt. C'est un peu comme si Star Wars VII ne prenait pas en considération Dark Vador pour ne pas embrouiller la nouvelle génération.
Soyez curieux
Alors si vous avez un PC, achetez The Witcher 2. Si vous avez une Xbox One, téléchargez la version 360. Et comprenez pourquoi, en dépit de son succès mérité et son aventure évidemment réussie, The Witcher 3 ne parvient jamais à quitter l'ombre de son aîné. The Witcher 2 est intelligent, beau comme un Dieu, rythmé, scénarisé, cruel et diablement sexuel (Geralt n'a jamais été aussi démonstratif avec les femmes, vous comprendrez un peu mieux la réaction de Yennefer durant le prologue de The Witcher 3). C'est tout simplement, le chef d’œuvre de CD Projekt.
