C'est avec beaucoup de soulagement que les groupies ont accueilli le retour du studio Aquria aux commandes de Sword Art Online, après avoir confié les rênes à Artdink le temps d'un chapitre sous-titré Lost Song. Et le studio mise cette année sur son multijoueur ambitieux (sur le papier) et un système de combat encore plus dynamique. Seule la technique semble lui faire encore défaut avec cette programmation à cheval sur PS4 et Vita (avec option cross-save). Mais nous reviendrons plus tard sur Hollow Realization, toujours annoncé pour le 8 novembre 2016. Aujourd'hui, nous avions envie de vous parler de Hollow Fragment.
Des débuts mouvementés
Sorti en plein été 2014 en Europe, Hollow Fragment n'est pas ce que l'on appelle un RPG sans faille. Dès le départ, Aquria a fait fuir les curieux en proposant des décors minuscules et séparés par des chargements pénibles, des animations ultra rigides, et des saccades jonglant entre le supportable (PS4) et la mauvaise blague (Vita) lors des promenades dans la capitale. Et le constat empirait ensuite dans les donjons de l'Aincrad avec une architecture anxiogène et une redondance absurde des situations.
Chaque chapitre répétait donc le même schéma : événements annexes, missions inutiles, visite du donjon, combat de boss, étage suivant... et ainsi de suite jusqu'au 100ème étage (le jeu débute au 76ème). Il y avait donc un pré-requis indispensable pour apprécier Hollow Fragment et comprendre son potentiel, celui d'aimer VRAIMENT la licence et ses héros, avant même le genre RPG.
L'attente récompensée
En fait, le jeu affiche les symptômes d'un bon jeu après le centième étage... ou avant le 90ème si vous visez le Platine. Car l'Aincrad ne représente qu'une partie du jeu (une grosse malheureusement) et ressemble plus à un interminable tutoriel visant à récupérer un niveau décent pour rejoindre la Hollow Area. Le joueur peut y aller dès le départ, mais il en ressortira avec des statistiques bien trop élevées pour les donjons de l'Aincrad (l'ascension sera donc encore plus pénible).
Et la Hollow Area ne manque pas d'attraits. Plus grande liberté d'action, d'exploration, de tactique, le joueur évolue enfin à son rythme, et en charmante compagnie, puisqu'il va y faire la rencontre de Philia. C'est donc ici que se situe le gros point positif du jeu, même si nous n'y passons qu'un tiers de notre temps global.
La quantité à la qualité
En fait, Hollow Fragment a les stigmates du jeu qui veut tout mais ne fait rien parfaitement. Qu'il s'agisse de son contenu de cent heures valsant entre le médiocre et le très bon, de ses graphismes coincés entre deux générations, ou de ce combat à la fois riche et tactique, mais aussi redondant et perfectible. Surtout lorsqu'il s'agit d'achever le boss pour récupérer un item spécifique. Si un PNJ ou votre binôme le touche en dernier, vous perdez le précieux. Et il y a bien un système d'ordres, mais l'IA est bornée et n'en fait qu'à sa tête.
Le combat en lui-même n'est pas mauvais. Vous devez taper en rythme pour accroître la puissance des coups, lâcher un combo avec votre partenaire lorsqu'il vous le demande, et utiliser différentes armes pour débloquer plusieurs arbres de talents. Le jeu reprend bien évidemment la technique de Switch du manga qui consiste à échanger de place avec un autre personnage lorsque le danger est trop grand (à cinq barres), sinon vous frappez moins fort. Mais là encore, le jeu ne pose aucune difficulté majeure et vous laissera enchaîner les mêmes techniques jusqu'à la fin.
Une licence ciblée
Hollow Fragment est donc très perfectible, mais grâce à cette Hollow Area, ces dialogues très drôles, et l'option coop salvatrice lors des interminables séances de farm, Aquria a su remporter les votes des fans. Alors certes, en 2016 il en faudra plus à Hollow Realization pour convaincre : un vrai rythme, du challenge, assurer la qualité d'une Hollow Area sur l'ensemble du jeu, un multi moins gadget. Et le verdict tombe dans quelques jours... mais la précommande du collector PS4 prouve notre optimisme !