Les fans de Monster Hunter détestent qu'on assimile certains jeux à des «Hunter-like». Pourtant Freedom Wars, comme Soul Sacrifice ou Toukiden Kiwami sont de la même famille. De ces jeux qui se partagent en coopération à quatre avec des notions de farming, d'XP, de quêtes de boss et de rencontres autour d'un hub pour décider de la prochaine marche à suivre. C'est un genre qui cartonne au Japon et fait le bonheur des joueurs portables, notamment sur Vita où les sorties ne manquent pas. Et vous en découvrirez un autre très attendu à la fin de l'année, God Eater 2. Avec une option coop d'ailleurs, Dragon's Dogma aurait fait un fantastique Hunter-like... mais Capcom en a décidé autrement, et n'a toujours pas envie de sortir Dragon's Dogma Online du territoire japonais. Quant à Freedom Wars, sorti exclusivement sur Vita, il s'agit d'un Hunter-like très étonnant sur lequel nous avions envie de revenir, pour donner envie aux curieux de s'y mettre ou aux anciens, de lui donner une autre chance. Les vacances d'été approchent, il est temps de garnir vos portables avec du lourd !
Un background unique
Développé par Sony Japon, Freedom Wars dépeint un monde futuriste dans lequel votre avatar est emprisonné pour un million d'années, la sentence pour tout individu ayant perdu la mémoire (sans doute une petite moquerie pour ce symptôme qui touche 80% des héros de JRPG). Le joueur choisit au départ sa ville, qui va déterminer son Panopticon (nous avons ainsi choisi Paris, et chaque mission réussie faisait grimper les statistiques de notre ville en concurrence avec le reste du monde, en temps réel !), et commence sa longue route vers la liberté.
Dans Freedom Wars, la moindre mission, le moindre don fait à la communauté, réduit la peine du joueur. À l'inverse, la moindre entorse au règlement très strict ajoute des années d'emprisonnement. L'idée est absolument géniale, mais en a découragé plus d'un, la faute à un départ catastrophique.
Fuyez pauvres fous
Nul ne sait si le but était de donner l'illusion au joueur d'être réellement emprisonné, mais Freedom Wars a bien six à sept heures de dur labeur avant de dévoiler ses charmes. Et on comprend bien l'idée de n'avoir aucune liberté (le joueur ne peut pas courir, discuter avec le sexe opposé, ou accéder à toute la prison) et d'en débloquer en payant des droits. Mais la construction du jeu est effroyable, notamment au niveau de l'architecture de la prison qui nécessite de faire d'innombrables allers-retours pour parler à un PNJ... en marchant !
Et cette souffrance dure bien trois chapitres (sur sept... le huitième concerne le contenu post-game) avant de pouvoir se téléporter aux endroits clés ou courir librement. Ce n'est pas une bonne façon de débuter un jeu, sauf si vous voulez perdre 80% de votre audience durant le premier tiers.
Un combat dantesque
Mais la récompense à l'arrivée est grande, notamment lorsque vous accédez enfin au contenu qui intéresse tous les amateurs de Hunter-like, les boss ! Et Freedom Wars n'en manque pas, il faut d'ailleurs une maîtrise parfaite du système de combat et du craft pour s'en sortir en solo. Sinon, dès le chapitre six, vous pouvez désinstaller le jeu... ou faire appel à d'autres joueurs. D'ailleurs si vous créez une partie, parlez à votre chef au centre pour lancer une mission. On prévient car c'est expliqué nulle part !
Ici, le joueur doit décider de sa ronce principale qui détermine sa spécialité (DPS, Tank, Soigneur). Cette ronce est un objet unique qui se jette sur un allié pour le relever au combat, sur une plateforme pour atteindre un lieu élevé, ou encore attraper une partie d'un boss pour le faire tomber. Il faut ensuite bien choisir son arme de corps à corps ou à distance. Rapide, lente, tranchante, assommante, l'arme de Freedom Wars s'adapte à l'envie. Vous pouvez même préférer une machette pour découper chaque partie d'un ennemi en appuyant sur Triangle après vous être accroché à son point sensible. Et ainsi détruire son blindage, ses bras ou ses ailes, et l'empêcher de s'envoler. Freedom Wars est un Hunter-like très tactique, très nerveux, mais surtout très difficile ! Et ne récompense donc que les plus persévérants.
Toujours en vie !
Tout au long du solo (avec une deuxième partie très réussie et un combat final épique), nous n'avons effleuré qu'un potentiel infime du jeu. Il faut dire que Freedom Wars n'est pas très pédagogue dès qu'il s'agit de nous expliquer son système de craft, de l'évolution de nos armes ou de la gestion de nos installations. Car vous allez pouvoir améliorer des usines d'armes, de munitions, d'upgrade pour votre avatar (plus de vie, d'attaque, etc), et réinitialiser votre arme avec une statistique bonus pour lui permettre d'atteindre son vrai potentiel.
Mais vous pouvez compter sur sa communauté encore active pour vous renseigner, vous aider sur les missions impossibles et que certains trouvent « trop simples », Freedom Wars a encore ses adeptes. Le net pullule de guide pour transformer un lance-pointes de Barbara en arme de destruction massive vous permettant de «soloter» le boss de fin en vingt secondes à une main (alors qu'il vous en a fallu six de plus la première fois, en comptant celles des copains, et trente minutes de descente de barre de vie extrêmement lente). Bref, derrière ce jeu déstabilisant, mal construit, au premier tiers de jeu catastrophique, se terre un Hunter-like absolument épique, difficile à maîtriser, et très complet. Il n'a pas l'esthétique d'un Toukiden Kiwami, mais pour ses missions spéciales et sa communauté agréable et active, il mérite votre curiosité. Et si vous croisez un joueur en maillot de bain, sachez qu'il a débloqué cette tenue en réduisant sa peine à 0, qu'il a sans doute 400 heures de jeu et un arsenal qui assurera la victoire de votre prochaine mission. Chérissez-le !