Resident Evil 4, c'est l'opposé du sixième en terme de popularité. L'un est considéré comme celui qui a changé à jamais le cahier des charges du Third Person Shooter. Le second est celui qui l'aurait à priori singé sans parvenir à insuffler la juste dose de Resident Evil attendu par les fans. Mais le fan est une plaie contradictoire, on ne vous apprend rien. Un jour, il souhaite un revival du premier Resident Evil avec des boss à rallonge. Le lendemain, il préférera une vision plus actuelle avec caméra à l'épaule, mais se plaindra de ne pas pouvoir bouger en tirant. Et lorsque Capcom lui propose enfin un concentré des deux, Resident Evil 6, il crie au scandale car le voilà paumé quand il s'agit de courir en tirant face à des boss à rallonge ! Une plaie contradictoire, on vous dit.

Un concentré de fan service
En observant bien la photo d'ensemble, Resident Evil 6 est le jeu parfait. Il met en scène trois groupes idéalement calibrés de deux héros. Le premier binôme met en scène Léon S. Kennedy et Helena dans des missions typiques d'un Resident Evil à l'ancienne avec une juste dose d'action et d'énigmes. Le second binôme vise les plus agressifs d'entre nous avec un duo Chris Redfield et son poulain Pers Nivans qui gère l'artillerie lourde. Quant au troisième binôme, il représente celui de la nouvelle génération. Sherry Birkin est la gamine de Resident Evil 2 qui a bien grandi, tandis que Jake Muller n'est ni plus ni moins que le fils de Wesker. Ajoutez à ces trois actes, un dernier bonus consacré à la belle Ada Wong et vous obtenez un concentré parfait de plusieurs années de Resident Evil.
Made in Capcom
Mais c'est surtout le premier Resident Evil moderne qui autorise le joueur à bouger en tirant ! Et il ne fait pas que tirer bêtement, il peut se retourner, plonger, rouler au sol en mitraillant, exécuter des combos au corps à corps en solo ou en binôme, avec de la prise de catch à deux ultra dynamique. On est finalement dans un cahier des charges qui se rapprocherait plus de celui d'un Devil May Cry que de Resident Evil. Et c'est aussi l'épisode le plus japonais de la série avec un délire assumé, constant et des boss interminables qui renvoient aux années PS1 lorsqu'il fallait affronter un ennemi sous plusieurs formes. En fait c'est un jeu old school et moderne, un survival possiblement trop en avance sur son temps et qui a dérouté les deux publics. Ceux qui voulaient du Resident Evil rigide à l'ancienne, et les curieux élevés à Gears of War qui n'ont pas compris le délire et attendaient un truc effrayant.


La deuxième chance
Mais vous le savez, Resident Evil 6 revient prochainement sur PS4 et Xbox One. Une aubaine pour tous ceux qui n'ont pas franchi le cap suite au bad buzz ou qui souhaiteraient lui redonner une chance. Et cette fois, vous y jouerez en oubliant votre vision sectaire d'un bon Resident Evil ou du bon TPS, mais en le voyant comme un jeu complètement barré et 100% japonais. Mais surtout, vous y jouerez en coopération avec un ami car l'expérience à deux et les possibilités d'action en binôme sont la grande force de ce sixième volet. Alors vive Capcom, vive le sixième épisode... et joyeux anniversaire Resident Evil, qui a fêté récemment ses vingt ans.