Dans les FPS en multijoueur, le sniper est toujours celui qui cherche la position idéale pour poser son réchaud et sa tente, avant de guetter les têtes innocentes qui tentent désespérément de traverser une zone ouverte pour rejoindre le point B. Le cauchemar par excellence, des assauts, soutiens et autres médecins de Battlefield 1.
Mais cette année, et grâce au studio CI Games, ces mal-aimés vont pouvoir s'en donner à cœur joie dans un jeu solo qui leur est entièrement dédié (avec Sniper Elite 4 que nous testerons très prochainement).
Manque de bol, il ne s'agit pas d'un "Triple A", plus d'un "Triple Z" maladroit que l'on aura sans doute oublié après le générique de fin, mais avec quelques idées intéressantes. Et cela commence par son ambiance.
Moi, mon fusil, contre le reste du monde
La bêta n'était pas stable, et même si ce défaut sera corrigé d'ici le mois d'avril, le vis-à-vis n'impressionne pas des yeux habitués aux paysages de la saga Far Cry dont il s'inspire énormément.
D'ailleurs, c'est la particularité de ce troisième chapitre, il se déroule dans un décor ouvert qui mélange contenu principal et annexe. Vous pouvez donc quitter votre abri de fortune, rentrer dans votre jeep à la physique improbable, et parcourir le terrain en quête de « ? » sur la carte.
Là où Sniper Ghost Warrior 3 se rattrape, c'est lorsque l'on se rapproche de la zone de quête, que l'on repère les bonnes planques, et que l'on s'installe le plus haut possible pour observer minutieusement la zone avant d'activer son drone. Un petit tour du propriétaire permet de cibler les futures victimes, et le fusil à lunettes se charge du reste (vous pouvez aussi utiliser un pistolet ou un fusil d'assaut).
Le vrai « kif », c'est lorsque le joueur trouve l'ennemi clé de la mission à une fenêtre. Il lui suffit ensuite de régler parfaitement sa lunette, de prendre en compte la puissance du vent... puis de tirer une balle entre les deux yeux avant de repartir ni vu, ni connu.
Sur ce point là, Sniper Ghost Warrior 3 fait mouche.
Deux mois pour tout changer
CI Games a encore BEAUCOUP de travail pour convaincre. Notamment au niveau de l'IA qui se comporte n'importe comment. Car entre celle qui vous repère à huit cent mètres de nuit, sous la pluie, alors que vous avez tiré au silencieux, et celle qui ne vous voit pas à deux mètres, il y a un équilibre à trouver.
Quant aux objectifs secondaires, ils se résument pour l'instant à tuer trois cibles avant de looter le contenu d'une caisse.
En fait, et en dépit d'une ambiance réussie, Sniper Ghost Warrior 3 ressemble à un ersatz petit budget d'une production Ubisoft. Avec ce cahier des charges identique, mais inséré dans un moteur graphique de 2010 et une IA encore aux abonnés absents. Puisque le jeu mise tout sur l'infiltration, ce souci doit être réglé en priorité.
On en reparle donc en avril pour savoir si CI Games a réalisé un miracle, ou si son FPS en monde ouvert rejoint le catalogue des jeux à faire en soldes à -75%.
