Quand on pense à Epic Games, on se replonge à la fin des années 90, le fusil en avant, le stress palpable et des joueurs nerveux dans l'arène, on joue à Unreal Tournament. On se revoit aussi en 2006, découvrant l’extase visuelle sur Xbox 360 avec la sortie de Gears of War, remasterisé sept ans plus tard sur Xbox One et PC (enfin sur PC, on essaye de le lancer). Et puis certains joueurs de bons goûts se remémorent leurs meilleurs combos dans Bulletstorm, dont on espère toujours une suite. Bref quand on pense à Epic Games, on pense action nerveuse, dynamisme et «bad ass». Alors quand le studio annonce se lancer dans le MOBA et officialise Paragon, le joueur a une idée en tête. Et cette idée n'est malheureusement pas matérialisée à l'écran.
MOBA avec un M comme mou
Dès le match lancé, Paragon étonne par la lourdeur de son déplacement. Très Gears of War dans l'idée mais le personnage n'a rien de Marcus Fenix puisqu'il s'agit d'une archère longiligne. Le constat ne s'arrange pas lors du premier affrontement car l'impact du tir manque terriblement de pêche. Les dégâts semblent ridicules, le combat s'éternise, alors qu'il ne s'agit que de creeps, ces monstres créés uniquement pour freiner le joueur dans sa charge vers la tour ennemie.
Au loin, un joueur du camp opposé se joint à la fête et les choses se gâtent. Le duel s'éternise, les bots reviennent et c'est reparti pour cinq minutes de tirs mous. Non, Paragon ne fait pas encore rêver. Alors on change de héros, même si le choix n'est pas varié, un dixième du casting de League of Legends tout au plus. Et rien ne change, Paragon manque de dynamisme.
Dégoût et des couleurs
Alors certes, le feeling est un sentiment très personnel. Nos heures sur Heroes of the Storm, DOTA 2 ou même SMITE influencent grandement notre vision du MOBA. On s'imagine que tuer un bot ne devrait prendre que deux secondes, freiner légèrement sa marche et non nous bloquer pendant deux minutes. Peut-être que certains apprécieront cette étonnante vision et veulent simplement être rassurés par le contenu global. Alors pour eux, nous confirmons qu'il s'agit d'un MOBA à l'ancienne.
De ceux qui se satisfont d'une seule carte et dont l'unique objectif consiste à détruire la dernière tour de l'adversaire. Il y a bien trois lignes de jeu et une jungle au centre qui lâche quelques ennemis plus agressifs, et dont l'XP rapportée mérite que l'on s'y attarde. Et le joueur débloque quelques skins pour changer l'apparence de ses héros.
Sur une note positive
Si Paragon ne nous a pas encore charmé, on apprécie l'esthétique globale, futuriste, complètement décalée avec les habitudes du genre. On aime le sprint durant les phases de repos pour atteindre un point précis et qui permet de retrouver rapidement son équipe. Aussi, le jeu introduit un système de cartes plutôt intéressant que l'on personnalise avant un match pour lâcher quelques améliorations en cours de partie. D'un boost d'attaque ou de vie à des améliorations liées à sa classe, un deck réussi peut changer la donne.
Mais on espère ne pas avoir à payer pour obtenir les meilleures cartes. En parlant tarif, on apprécierait que Epic Games abandonne sa bêta payante pour encourager les curieux. En l'état, on a un peu de mal à sortir la carte bleue sachant que derrière, d'autres mastodontes gratuits nous attirent cent fois plus. Mais les choses peuvent évoluer et Paragon a une carte à jouer avec le public PS4 qui n'a pas l'embarras du choix. Le jeu est d'ailleurs cross platform, les deux communautés s'affrontent dans la même arène.