Résumé de l'épisode précédent : No Man's Sky est une aventure sans frontière qui invite le joueur à parcourir la galaxie à l'aveugle pour découvrir des espèces animales, de nouveaux territoires, tout en suivant son unique quête, celle de rejoindre le centre du monde. Un projet d'une ambition folle quand on sait qu'il existe 18 446 744 073 709 551 616 planètes et pas le moindre chargement entre votre visite de l'espace et l'atterrissage sur une terre inconnue pour poursuivre la visite à pied. Alors quand on apprend ensuite que cette folle aventure de l'espace est réalisée par un studio de dix développeurs, autant vous dire que le doute est palpable vu le niveau technique des différents trailers. Surtout que selon Hello Games, le jeu proposerait aussi des notions de multijoueur, un partage communautaire, un décor destructible, du dog fight, du shoot au sol, ou encore un bestiaire généré de façon procédurale (aléatoirement) pour éviter les ressemblances entre chaque planète. Bref No Man's Sky veut tout faire, tout créer, tout proposer... mais le résultat final, c'est qu'à en vouloir trop, on arrive parfois à rien.
Avant, après
Beaucoup aiment décrire cette génération comme celle du downgrade. Celle qui aime montrer une vidéo d'intention exceptionnelle techniquement et qui va, au fil des mois, revoir certaines choses à la baisse pour assurer la fluidité en jeu. Résultat, le jeu sorti n'est pas aussi beau qu'espéré, souvenez-vous de Watch Dogs. Et No Man's Sky n'échappe pas au problème, bien au contraire. Le jeu n'est pas effroyablement laid, il est juste instable, vide, terne... et très éloigné des photos officielles que l'on vous propose dans le slider ci-dessous.
Lui qui assurait des paysages exotiques parfaitement colorés, se contente à présent d'une faune pâle. Le décor s'affiche à retardement et on ne compte plus le nombre de fois où notre corps est resté coincé dans une grotte, entre deux crashs du jeu (avec obligation de charger une ancienne sauvegarde). La stabilité peut se régler en quelques patchs, mais sachez-le, No Man's Sky n'est pas beau sur PS4, vraiment pas (mais peut évoluer). Et on vous rassure, il est aussi laid sur PC.
« C'est quoi le but ? »
On vous l'a dit, rejoindre le centre du monde. N'attendez aucune information supplémentaire puisque le jeu ne souhaite pas vous guider, ce qui est à la fois excitant et complètement absurde. Après tout, pourquoi rejoindre le centre quand il y a un million de planètes à gauche, six millions à droite, et une bonne centaine de milliards derrière ? Mais la réponse est finalement assez simple une fois le jeu lancé : parce qu'il n'y a RIEN à faire !
Si le jeu débute plutôt bien avec une visite d'une planète pour trouver le moyen de réparer votre vaisseau, la suite se résume à parcourir l'espace infiniment vide pour entrer dans l'atmosphère d'une planète, poser son pied, farmer si besoin, et repartir. Il n'y a aucune civilisation, aucune rencontre avec d'autres joueurs contrairement à ce qui était annoncé, et le bestiaire se résume à deux, trois animaux générés aléatoirement (on tombe parfois sur un festival de n'importe quoi, le piège du procédural) qui se promènent avec un pathfinding improbable (ils marchent parfois à la verticale). La douche froide est réelle.
Alors attention !
Nous ne sommes pas là aujourd'hui pour vous dire que No Man's Sky est mauvais (d'un point de vue très personnel, je le pense) ou qu'il ne faut pas tenter l'expérience, mais pour jouer la prévention. De bien comprendre que le jeu n'a rien à raconter, que le monde à parcourir n'a jamais été aussi vaste, mais qu'en contrepartie, il n'a jamais été aussi vide. Ne vous attendez pas, comme sur les trailers, à visiter l'espace et tomber sur une armée de croiseurs pour entamer un combat épique façon Star Wars (il y en a, mais ça n'a rien d'épique)... avant de rejoindre la planète la plus proche pour discuter avec des aliens et créer une maison en perçant un trou dans la roche avec trois amis croisés sur la route. La seule vérité, c'est que No Man's Sky est pensé pour tous ceux qui sont lassés de suivre une trajectoire invisible au sol. Ceux qui rêvent d'inconnu, ou de grimper dans un vaisseau et de partir à gauche, quand on lui demande de partir à droite. C'est un jeu de science-fiction sans frontière, limite anarchiste, qui peut devenir votre pire expérience vidéoludique, ou la plus folle. Mais on comprend mieux pourquoi son studio n'a jamais su nous décrire No Man's Sky. Parce qu'il ne s'explique pas, il se vit... ou se subit dans notre cas.