Il y a deux façons de réagir en jouant à Million Arthur. La première est de télécharger le jeu par curiosité. Vous avez aimé le design des cartes confié à des artistes différents. Mais au bout de cinq minutes, vous ne comprenez pas pourquoi le jeu joue à votre place. Après avoir hurlé au scandale vous le désinstallez, de toute façon vous ne l'avez pas payé. La seconde se déroule de la même manière, mais vous ne le désinstallez pas. Vous avez récupéré une jolie carte Rare + et tentez de creuser un peu. Sans doute vous vous dites que le tutoriel est un peu long et que le jeu vous filera les commandes ensuite... ha ha.
Un jeu dont vous êtes le zéro
Nous rions sadiquement car après avoir cumulé les heures dessus on vous le dit, vous ne jouez jamais. Ici, il s'agit d'avancer sur un décor linéaire. Ce dernier varie en fonction du jour et propose différents bonus. A chaque pas automatique, vous épuisez une jauge de points d'action. Pour la remplir, vous pouvez débourser un euro pour acheter deux potions ou attendre environ trois heures. Le temps nécessaire pour qu'elle se recharge complètement. Et plus encore lorsque vous gagnez des niveaux et distribuez des points pour l'améliorer. Les cartes servent ensuite à construire des decks pour affronter d'autres joueurs ou l'ordinateur. Plus vous avez de "coût de combat" et plus vous pouvez rajouter des cartes à votre deck. Quoiqu'il arrive, votre deck principal se videra à la fin du combat et vous devrez attendre plusieurs heures pour en profiter à nouveau. Les plus acharnés créeront différents decks de différentes puissances pour s'adapter à l'adversaire. Mais en moyenne, vous jouez cinq minutes puis attendez trois heures.
Mais pourquoi ?
En voilà une question intéressante. D'un point de vue game design, un terme qui définit « le processus de création et de mise au point des règles relatives à un jeu » (merci Monsieur Wiki), on frôle le zéro absolu. Après tout, un jeu est fait pour jouer et non regarder bêtement. Mais il se crée une inexplicable addiction. Notamment au niveau des notifications puisque le jeu vous sollicite tout le temps. « Un ami vous a aidé », « un ami a besoin de vous ». Et vous retournez à la charge, sachant qu'une aide peut parfois se transformer en bonus agréable. Des points d'amis pour récupérer des cartes classiques. Un ticket "gacha" pour libérer une carte rare. Et puis vous constatez que vous avez quelques points d'endurance à vider sur la route. Alors vous guettez votre téléphone chaque heure pour ne rien louper. Sans parler des nombreux événements actuels qui libèrent de nouvelles cartes estivales. Et que vous prenez plaisir à fusionner avec d'autres doublons pour améliorer leur potentiel. Alors on vous le dit sincèrement, de tous les jeux récupérés sur le store, Million Arthur est sans doute le plus inutile. Mais aussi le plus accrocheur... Et ce n'est certainement pas pour son histoire principale inintéressante, narrant l'existence d'un million de chevaliers Arthur à travers le monde. Ni pour sa musique horripilante des combats qui agacera à coup sur votre entourage ! Mais force est de constater, après un mois et trois à quatre lancements du jeu par jour, qu'il doit être réussi. Ou qu'il est temps que je consulte...