Nous avons tous fait ce doux rêve après un visionnage de Tron, celui de projeter son corps tout entier dans un jeu vidéo. Et cette réalité virtuelle si improbable il y a encore quelques années, est à présent palpable, testable, nous y avons passé le week-end. Le casque PlayStation vissé sur la tête pour partir à la conquête d'une toute nouvelle prise en main, un nouveau décor, un nouveau feeling. Et quel pied ! Bien évidemment qu'il y a des facteurs importants à noter, des jeux de lancement ratés et des gameplays si basiques que la sanction serait inévitable sans VR. Mais à ce stade, ce jour, la VR se lance et un fantasme de gamer se réalise.
Plug & play
Vous le savez, le PSVR nécessite une PlayStation Camera PS4 ainsi qu'une paire de PlayStation Move pour certains jeux. Le pack complet chez Amazon coûte tout de même la bagatelle de 539 €. La bonne nouvelle, c'est qu'il ne faut pas plus de quinze minutes pour tout installer et le salon est envahi par un seul et même câble, celui du casque qui relie le boîtier VR à votre canapé. Sachez toutefois que l'ensemble occupe obligatoirement une prise USB sur les deux de votre PS4, il est donc impossible de jouer à la VR en chargeant vos deux Move
Sony a toutefois ajouté un troisième USB à l'arrière de la PS4 Pro. Quant à ceux qui flippent de ne plus pouvoir jouer avec leur casque sans fil, sachez que le PSVR propose un casque intra-auriculaire et n'a donc pas besoin d'une autre source de son supplémentaire. Et oui, le casque peut aussi faire office d'écran et remplacer votre téléviseur pour un rendu «salle de ciné» assez renversant (avec trois tailles d'écran pour avoir l'impression d'être au dernier rang, au centre, ou carrément le nez collé devant). Un bonheur pour les films, moins pour les jeux non VR car on note une perte de résolution, de fluidité, de contraste, bref une perte de confort. Aussi, habituez-vous au nouveau format car les photos sous SHARE sont en 4/3 et non plus 16/9 ! Ce qui semble ennuyer notre slider qui n'aime pas le changement et choisit de tout zoomer pour recadrer.
À boire et à manger
Au niveau du lancement, sachez qu'il y a du médiocre, du sympathique et du très bon. Nous reviendrons plus en détails sur certains gros titres dans les prochains jours (et notamment Batman), mais sachez que EVE Valkyrie, REZ Infinite et RIGS sont les plus immersifs. Le DLC inédit de Rise of the Tomb Raider édition 20ème Anniversaire est catastrophique, avec une résolution d'outre-tombe et un gameplay archaïque. Et DRIVECLUB VR est différent du jeu de base avec de nouveaux trophées et une VR de qualité. Le jeu manque de finesse, proche d'une PS3 branchée avec un vieux câble RCA PS2, mais pour l'immersion, on y est !
Des nausées et des crises
Alors vous le savez, tout le monde en parle, la VR fait tourner la tête. Et c'est normal ! Du moins on l'espère car il n'y a eu aucune étude sérieuse sur la réalité virtuelle et ses éventuelles séquelles (coucou lésion cérébrale). Que l'on soit donc favorable au motion sickness ou non, chaque personne réagit différemment à chaque jeu et il est inutile d'écouter les avis des uns et des autres. La seule évidence, c'est qu'il faudra faire des pauses toutes les heures, même quand on est habitué à enchaîner des nocturnes devant son téléviseur ou son PC car le crâne et la vue n'y résistent pas. La VR nécessite un gros temps d'adaptation.
Le vrai danger de cette nouvelle expérience concerne plutôt un catalogue particulier, représenté par Until Dawn : Rush of Blood et Here they Lie, le survival-horror. Nos quelques secondes passées sur la démo Kitchen de Resident Evil 7 ont changé à jamais notre vision du jeu vidéo d'horreur. C'est comme si la console matérialisait votre pire cauchemar, et qu'il fallait évoluer dedans. L'horreur n'est donc plus à deux mètres de vous sur un écran plat, mais entoure votre corps, avec l'impossibilité de regarder ailleurs pour s'en détourner, faire une pause. Ici, tout semble réel, la peur est décuplée... au point de se demander si un cœur fragile peut y résister.
Présent et futur
Le PSVR est donc sorti et déçoit sur sa résolution surannée (une telle technologie à ce prix «abordable» a son revers), mais impose le respect au niveau des nouvelles sensations. Il faut bien comprendre que l'on ne joue pas au catalogue de lancement comme on le fait avec d'autres jeux. EVE Valkyrie est très immersif, donc génial, mais retirez la VR et vous obtenez un shoot 3D arcade, redondant, au solo de deux heures (c'est surtout du multi), et pas spécialement beau. Le but du PSVR aujourd'hui, c'est de vous montrer une nouvelle façon de jouer, vous prouver qu'il ne s'agit ni de Kinect, ni de l'Eye Toy, comprenez « un gadget balancé aux oubliettes dans deux mois ».
C'est du jeu vidéo très basique, mais qui montre aussi un potentiel incroyable. Notamment RIGS qui allie rapidité, tir, mouvements libres dans une arène, et ouvre le champ des possibles quant à un futur Call of Duty ou Battlefield intégralement en VR. L'avenir c'est donc quoi ? C'est l'espoir d'un MMO en VR, le corps transposé dans un monde virtuel à la manière du manga Sword Art Online. C'est le mode Story de FIFA 17, sauf que votre corps tout entier est matérialisé sur le terrain. C'est plausiblement l'avenir du joueur. On en est très loin encore, et il va falloir avant tout travailler sur la fluidité plutôt que la résolution des textures pour assurer un confort de jeu maximal. Mais en attendant, c'est impressionnant et surtout disponible !